Le groupe armé M23 qui s’affronte avec l’armée de la République démocratique du Congo (RDC) dans sa partie orientale, bénéficie du soutien logistique et militaire des forces de défense rwandaises, souligne un nouveau rapport du groupe d’experts de l’ONU.
D’après ces experts, les troupes rwandaises « ont continué d’apporter un soutien systématique au M23 » qui bénéficie aussi d’un « soutien des forces et services de renseignement rwandais ».
Le rapport qui dresse un tableau alarmant de la crise à l’Est de la RDC estime que près de 4 000 soldats rwandais seraient déployés dans le Nord-Kivu et auraient contribué à la prise de plusieurs localités stratégiques, telles que Rubaya et Kanyabayonga, sans oublier la récente conquête de nouveaux territoires.
Le document informe aussi que la zone contrôlée par le M23 a considérablement augmenté entre avril et novembre 2023, en dépit des appels à un cessez-le-feu, et alerte sur le risque d’une expansion du conflit à d’autres provinces du pays étant donné que le M23 a entrepris des contacts avec d’autres groupes armés.
Réagissant à ce énième rapport onusien, dévoilant clairement l’implication du Rwanda dans la crise congolaise, Kinshasa continue à s’interroger sur l’attitude passive du Conseil de sécurité de l’ONU vis-à-vis de Kigali.
« En effet, pourquoi est-ce qu’il n’y a pas de sanctions ? Nous nous posons cette question et nous n’allons pas arrêter de poser cette question. (…) Notre travail que nous menons et que nous allons toujours continuer à mener c’est de montrer à quel point il y a une divergence entre le comportement du Rwanda et ses engagements internationaux », a confié jeudi à la presse, la ministre congolaise des Affaires Étrangères, Thérèse Kayikwamba.
En tant qu’Etat membre de l’ONU, « le Rwanda n’a pas le droit de violer notre intégrité territoriale (…) il n’a pas le droit de bombarder des écoles, des camps de déplacés », a-t-elle déclaré, promettant que Kinshasa va dresser « une liste d’individus qui doivent être sanctionnés » et « recommander des mesures pour punir le Rwanda (…) dans le cadre des activités du comité des sanctions et du conseil de sécurité ».