Devant ses cuisants échecs face au Maroc dans la longue bataille diplomatique autour du Sahara marocain et le large et croissant désaveu des chimériques revendications indépendantistes du Polisario, la diplomatie algérienne aurait perdu complètement la boussole et tente de s’accrocher à n’importe quelle bouée de sauvetage pour perdre la face.
Le régime algérien a été en effet désavoué par le Mali qui s’est retiré le 25 janvier 2024, de l’«Accord d’Alger» de 2015 et qui était censé instaurer paix et réconciliation dans ce pays du Sahel accélérant du coup, les passes d’armes entre Alger et Bamako, alors qu’en parallèle, les relations entre le Maroc et les pays ouest-africains ne cessent de se revigorer.
Le régime algérien a également tenté de mettre main basse sur la Mauritanie pour isoler le Maroc de ses partenaires subsahariens à travers les vaines tentatives de mettre en place une Union du Maghreb sans le Royaume chérifien, mais là aussi, Nouakchott a pris ses distances de cette initiative et de son promoteur l’Algérie en connivence avec la Tunisie et la Libye et s’est même rapprochée un peu plus de Rabat. Pour preuves, la Mauritanie n’a pas participé à la première réunion, le 3 mars à Alger, consacrée à l’annonce de ce projet maghrébin éphémère et en a fait de même lors du sommet tripartite tenu du 23 avril à Tunis.
En revanche, les deux récentes rencontres entre le Roi Mohammed VI et le président mauritanien, Mohamed Ould El-Ghazouani d’abord le 24 décembre 2024 à Casablanca et ensuite le 31 du même mois à Dubaï en présence du président émirati, Mohamed Ben Zayed, ont été perçues par nombre d’observateurs, comme étant le prélude d’importants changements dans la sous-région du Maghreb et d’un rapprochement irréversible entre Rabat et Nouakchott.
Face au changement de cap de la Mauritanie, le régime algérien a commencé à s’agiter à tort et à travers, en rappelant fin décembre à Alger et sans justifier sa décision, son ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de l’Algérie, Mohamed Benattou en Mauritanie, en le remplaçant illico presto, par le chargé d’affaires à l’ambassade d’Algérie en Egypte, le dénommé Amin Abderrahmane Saïd. La diplomatie algérienne s’en est également pris aux médias mauritaniens les accusant d’être à la solde du Maroc.
Le limogeage brusque de Benattou sonne comme un signe de nervosité et de panique chez les dirigeants d’Alger et une preuve irréfutable de leurs véritables visées escomptés non pas de défendre les intérêts du pays, mais plutôt de saborder ceux de son voisin marocain dans le prolongement du duel diplomatique qui les opposent dans le dossier du Sahara marocain.
Si la Mauritanie venait à changer radicalement sa position dans ce dossier du Sahara en retirant sa reconnaissance de la pseudo-«RASD», ce sera un coup fatal pour le pouvoir militaro-politique aux commandes de l’Algérie depuis son indépendance en 1963.