L’ONU pourrait mettre en place un tribunal international spécial pour juger les Casques bleus coupables d’abus sexuels en Afrique.
Un rapport présenté par ONU Femmes, fruit du travail d’un comité d’experts indépendants, a appelé à la création de ce tribunal, suite à la série d’exactions sexuelles commises par des soldats des missions de paix de l’ONU sur le continent noir.
Ces derniers mois, l’image des casques bleus a été entachée par des révélations des affaires de viols et d’abus sexuels, le cas récent étant celui des militaires français accusés d’avoir violé des mineurs en République centrafricaine. Le hic est que les casques bleus accusés de ces crimes sont renvoyés dans leur pays d’origine où leur jugement abouti rarement à une condamnation.
Il revient ainsi à l’ONU, selon le rapport, de préconiser la création d’un tribunal spécial. «La meilleure solution (..) serait la création d’un tribunal international, par le biais d’un traité entre Etats, avec pour juridiction de juger le personnel de l’ONU sur le terrain et toutes les catégories de Casques bleus», souligne le rapport qui mentionne aussi d’autres options comme des tribunaux hybrides ou une convention internationale obligeant les pays contributeurs de Casques bleus à les juger.
Ce rapport fait, en principe, une sorte d’évaluation de l’application de la résolution 1325, adoptée en 2000 par l’ONU, sur le rôle des femmes en faveur de la paix et la sécurité internationales. Il a été défendu à l’occasion du 15ème anniversaire de cette résolution, lundi devant la presse, par ONU Femmes, organisme onusien chargé de la promotion des femmes.
Mardi, le Conseil de sécurité de l’ONU a débattu sur le thème «femmes, paix et sécurité», toujours à l’occasion de l’anniversaire de la résolution 1325. Des représentantes de mouvements de femmes, présentes au débat, ont plaidé pour une plus grande place des femmes, premières victimes des guerres, dans les négociations de paix. Pour elles, la résolution 1325 doit dépasser l’étape de «bonnes intentions» pour se convertir en «actions concrètes».
Le Conseil a adopté une nouvelle résolution non contraignante qui invite les pays membres à appliquer la résolution.