Conflit à l’Est de la RDC : L’ONU préoccupée par la percée du M23 au Sud Kivu où la MONUSCO n’est plus présente

La rébellion M23, qui s’affronte avec l’armée congolaise à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), a pris, cette semaine, le contrôle de la ville de Minova au Sud-Kivu, une province qui n’avait pas encore été touchée, suscitant des inquiétudes au sein de l’ONU.

« C’est la première fois que le conflit s’étend au Sud-Kivu », a déploré la porte-parole de la Mission de l’ONU en RDC (MONUSCO), Ndèye Khady Lo, dans un entretien avec le service d’information de l’ONU (ONU Info).

Minova est située à un carrefour stratégique le long de la route vers Goma, l’une des principales métropoles du pays. La situation est préoccupante dans la mesure où, dans le cadre du retrait de la MONUSCO de la RDC, les Casques bleus des Nations Unies avaient déjà quitté la province du Sud-Kivu en juin 2024.

La prise de Minova pourrait, entre autres, affecter le Nord-Kivu, où plus de 2,8 millions de personnes déplacées ont trouvé refuge dans les environs de Goma et de Sake, a mis en garde Khady Lo, qui a souligné, par ailleurs, que le M23 occupe aussi le port avoisinant de Kasunyu, un axe stratégique pour le transport fluvial sur le lac Kivu et l’exploitation minière.

Ces derniers jours, la rébellion M23, soutenue par le Rwanda, gagne rapidement du terrain dans la partie orientale de la RDC. Mardi 21 janvier, l’armée congolaise a reconnu dans un communiqué, que «l’ennemi a fait une percée sur Bweremana, au Nord-Kivu, et Minova, au Sud-Kivu».

«Nous sommes profondément préoccupés par la détérioration de la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC», a déclaré la porte-parole de la MONUSCO, appelant le groupe armé M23 à déposer les armes et à respecter le cessez-le-feu en vigueur depuis le 4 août dernier. Selon ses propos, à compter du 18 janvier, les rebelles ont causé de nombreuses pertes en vies humaines et le déplacement de plus de 250.000 personnes.

Khady Lo a également exhorté toutes les parties belligérantes à renouveler leur engagement en faveur du processus de Luanda pour le maintien d’un dialogue entre Kinshasa et Kigali.