RDC : Kinshasa promet des sanctions plus lourdes pour les médias couvrant la guerre contre le M23

Le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC) en République démocratique du Congo (RDC) a rappelé, jeudi dans un communiqué, les obligations faites aux professionnels des médias de se référer aux sources officielles en couvrant le conflit entre l’armée congolaise (FARDC) et la rébellion M23 dans l’Est du pays, sous peine, cette fois-ci, de sanctions plus « lourdes ».

Après avoir déploré la diffusion « de fausses nouvelles de nature à alarmer les populations, à les inquiéter (…) et à démobiliser les militaires engagés au front », le CSAC a appelé les médias « au sens élevé de patriotisme » et « au strict respect » des restrictions déjà communiquées à ce sujet.

Il s’agit, entre autres, de s’abstenir de diffuser des informations sur la guerre de l’Est sans se référer aux sources officielles, de s’interdire toute diffusion des débats relatifs aux opérations militaires menées par les FARDC sans la présence d’un ou de plusieurs experts militaires, de s’abstenir d’accorder la parole aux terroristes du M23 ou encore de privilégier les programmes dédiés à la prise de conscience et d’éveil patriotique.

Durcissant le ton, l’autorité de régulation des médias précise que « le présent communiqué est de stricte observance sous peine de sanctions plus lourdes conformément à la loi, allant jusqu’au retrait du signal ».

La mise en garde du CSAC intervient dans un contexte sécuritaire tendu, où la ville stratégique de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu, à l’Est du pays, est tombée cette semaine sous le contrôle des rebelles du M23 soutenus par le Rwanda.

Le 13 janvier dernier, le CSAC a suspendu la chaîne AL JAZEERA pour une durée de 90 jour, accusée d’avoir diffusé une interview accordée à un leader du groupe terroriste M23, sans recoupement des sources ni avis contradictoires, dans le but, selon le Conseil, de déstabiliser les Institutions de la République.