Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa a dénoncé, lundi, les propos tenus par son homologue américain, Donald Trump qui a accusé Pretoria d’avoir mis en place une politique d’expropriation des terres qui toucherait «certaines catégories de personnes».
«L’Afrique du Sud est une démocratie constitutionnelle profondément enracinée dans l’État de droit, la justice et l’égalité. Le gouvernement sud-africain n’a confisqué aucune terre», a répondu le dirigeant sud-africain dans une déclaration relayée par la presse locale.
Il a expliqué que «la loi sur l’expropriation récemment adoptée n’est pas un instrument de confiscation, mais un processus juridique mandaté par la Constitution qui garantit l’accès du public à la terre de manière équitable et juste, conformément à la Constitution».
«L’Afrique du Sud, comme les États-Unis d’Amérique et d’autres pays, a toujours eu des lois sur l’expropriation qui équilibrent la nécessité d’une utilisation publique des terres et la protection des droits des propriétaires fonciers», a-t-il argumenté.
Dans la foulée, Ramaphosa a laissé entendre que son pays est disposé à engager des pourparlers avec les Etats-Unis à ce sujet. « Nous sommes impatients de nous engager avec l’administration Trump sur notre politique de réforme agraire et sur des questions d’intérêt bilatéral. Nous sommes certains que grâce à ces engagements, nous partagerons une meilleure compréhension commune sur ces questions », a-t-il affirmé.
Ramaphosa a reconnu que « les États-Unis restent un partenaire politique et commercial stratégique clé pour l’Afrique du Sud », tout en précisant qu’à «l’exception de l’aide du PEPFAR, qui représente 17 % du programme de lutte contre le VIH/SIDA» dans son pays, «l’Afrique du Sud ne reçoit aucun autre financement des États-Unis».
La loi incriminée viserait à faciliter l’expropriation des terres des agriculteurs blancs en Afrique du Sud, d’après le président américain, Trump qui a promis de «couper tout financement futur à l’Afrique du Sud jusqu’à ce qu’une enquête complète sur cette situation, soit terminée». A présent, la question est de savoir si le président sud-africain a été assez convainquant pour inciter le locataire de la Maison Blanche à faire machine arrière.