Pretoria et Kigali continuent de s’écharper à distance autour de l’agression du M23

Appartenant à deux blocs régionaux opposés (la SADC et l’EAC), l’Afrique du Sud et le Rwanda se livrent depuis fin janvier dernier, à des critiques au vitriol par médias interposés autour de la présence du Mouvement du M23 dans le Kivu congolais.

Ce lundi 3 février, le président sud-africain, Cyril Ramaphosa a réitéré son «soutien au peuple de la RDC» en réaction à des critiques viriles en interne sur la participation de l’Afrique du Sud à la SAMIDRC, la Mission de la SADC, déployée depuis 2023 dans le Nord-Kivu. En tout, quatorze soldats sud-africains y ont été tués ces deux dernières semaines.

«La mission prendra fin en fonction de la mise en œuvre de diverses mesures de confiance et lorsque le cessez-le-feu auquel nous avons appelé prendra racine», a clairement défendu Cyril Ramaphosa.

Le retrait de la mission de la SADC dans le Nord-Kivu est exigé par le président rwandais, Paul Kagame qui estime que cette mission n’est «pas une force de maintien de la paix, et n’a pas sa place dans cette situation».

Dans la foulée des invectives entre Kagame et Ramaphosa la semaine écoulée autour du M23, le Porte-parole du Gouvernement rwandais, Yolande Makolo a remis une couche sur les vives accusations de Kigali à l’encontre de Pretoria ces dernières heures.

«Vous ne soutenez pas le peuple de RDC pour parvenir à la paix (…) Dites s’il vous plaît à votre peuple la vérité concernant l’intérêt personnel dans les mines que vous avez en RDC – ce sont ces intérêts pour lesquels, malheureusement, des soldats sud-africains meurent», a lancé Yolande Makolo à l’endroit de Ramaphosa.