La Coordinatrice humanitaire des Nations unies au Soudan, Clémentine Nkweta-Salami, a tiré la sonnette d’alarme, jeudi dans un communiqué, sur la situation qui prévaut au Soudan, plus précisément dans les États du Kordofan méridional et du Nil Bleu qui seraient, a-t-elle prévenu, « au bord de la catastrophe », selon les informations relayées par le service d’information de l’ONU.
L’ONU affirme que la violence continue de s’intensifier à un rythme alarmant dans cette partie du Sud-est du pays, notant que la dernière flambée d’hostilités à Kadugli, dans le Kordofan méridional, aurait coûté la vie à pas moins de 80 civils et fait des dizaines de blessés.
Alors que l’aggravation de l’insécurité menace de plonger les deux États fédérés dans une crise encore plus profonde, les Nations Unies ont plaidé pour la protection des civils pris au piège dans cette crise.
Nkweta-Salami a condamné « l’utilisation de femmes et d’enfants comme boucliers humains à Kadugli, l’obstruction de l’aide humanitaire et la détention de civils, y compris d’enfants ».
Le conflit qui a éclaté au Soudan en avril 2023, entre l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), a déjà fait des dizaines de milliers de morts et déplacé plus de 12 millions de personnes dont plus 3,5 millions ayant franchi les frontières des pays voisins depuis le 15 avril 2023.
Au Kordofan méridional, certaines familles survivent avec des réserves alimentaires dangereusement limitées et les taux de malnutrition sont en forte hausse ; les besoins humanitaires restent également critiques au Nil Bleu, prévient Nkweta-Salami.
Cette Coordinatrice humanitaire des Nations unies au Soudan a estimé que « si les combats se poursuivent, davantage de personnes seront privées d’accès à l’aide vitale, la souffrance humaine s’aggravera et d’autres vies seront perdues ».
L’ONU invite donc toutes les parties au conflit à désamorcer les tensions et protéger les civils et les infrastructures civiles, conformément aux obligations qui leur incombent en vertu du droit international humanitaire ; tout en permettant aux organisations humanitaires d’accéder en toute sécurité et sans restriction aux personnes qui en ont désespérément besoin.