Le président français François Hollande aurait apporté un soutien à son homologue congolais, Denis Sassou Nguesso, au sujet du référendum constitutionnel prévu dimanche prochain au Congo-Brazzaville.
«Le président Sassou peut consulter son peuple, ça fait partie de son droit et le peuple doit répondre», a affirmé Hollande, alors que cette consultation fermement rejetée par l’opposition congolaise, a provoqué de vives tensions dans le pays.
Pour les opposants au chef de l’Etat congolais ce référendum ne sert que de pont, pour Sassou, pour briguer un nouveau mandat, après 30 ans déjà passé à la tête du pays.
Selon certains observateurs, François Hollande joue la politique de deux poids deux mesures, étant donné qu’au 15e sommet de le Francophonie, tenu à Dakar en novembre 2014, ile même François avait appelé les chefs d’Etat africains qui tentent de modifier leur Constitution, à réfléchir sur l’exemple burkinabè après la chute de Blaise Compaoré.
Ce discours avait d’ailleurs fâché certaines personnalités comme la chef de la diplomatie rwandaise, Louise Mushikiwabo, qui avait regretté le «ton paternaliste et quasi directif» du président français et affirmé que ce n’est pas Paris qui «décide de l’avenir politique des Africains ».
La position actuelle de Hollande ne cadre pas non plus avec les messages de l’Union européenne (UE) et de l’Union africaine (UA) sur la situation au Congo. L’UE a appelé à un «dialogue inclusif», alors que l’UA a rappelé au gouvernement congolais le devoir de respecter «la Charte africaine de la démocratie des élections et de la bonne gouvernance».
L’association Survie demande carrément à la France de suspendre sa coopération militaire et policière avec le régime congolais de Sassou Nguessou.
Au Congo, les affrontements entre policiers et manifestants opposés au referendum, ont fait quatre morts dans la capitale Brazzaville, le mardi 20 octobre. Le calme serait revenu le jeudi, mais les craintes restent visibles quant à ce qui se passera le dimanche et les jours qui suivent.