Le président gambien, Adama Barrow a présidé dimanche, la séance d’ouverture de l’année judiciaire 2025 à Banjul, au cours de laquelle il a salué l’approbation, par les chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), d’un Tribunal spécial devant juger les crimes commis en Gambie entre 1994 et 2017 sous l’ex-dictateur Yahya Jammeh.
« Le Tribunal enquêtera et poursuivra les auteurs de violations flagrantes des droits de l’homme et de crimes internationaux commis sous le régime précédent, de juillet 1994 à janvier 2017», a indiqué le chef de l’Etat dans son discours de circonstance.
Il a expliqué que cette initiative «vise à garantir que justice soit rendue aux victimes et aux survivants des violations des droits de l’homme commises pendant cette période», et à envoyer un «message fort» selon lequel «l’impunité ne sera pas tolérée sur nos côtes».
«En s’attaquant à ces graves violations, le Tribunal contribuera à rétablir la confiance dans les institutions publiques et à renforcer l’État de droit dans le pays », a-t-il souligné.
Barrow a noté aussi que «cette étape s’inscrit dans le cadre du processus plus large de justice transitionnelle de la Gambie, qui vise à réparer les injustices passées, à promouvoir la guérison de la société et à favoriser une paix à long terme ».
Par ailleurs, le chef de l’Etat a affirmé que la création de ce tribunal traduit les efforts que le gouvernement gambien continue de consentir pour consolider la responsabilité, la justice et la réconciliation, répondre aux griefs individuels et collectifs et contribuer à un environnement juste et démocratique pour tous.
L’établissement d’un tel tribunal a été longtemps réclamé non seulement par les victimes des atrocités du régime de Jammeh, mais aussi par des défenseurs des droits humains. Après vingt-deux ans passé à la tête de son pays et sa défaite à la présidentielle de décembre 2016, l’ex-chef d’Etat gambien avait trouvé refuge en Guinée équatoriale où il réside encore.