Les Etats-Unis annoncent leurs premières sanctions contre des acteurs du conflit à l’Est de la RDC

Les Etats-Unis ont sanctionné, hier jeudi, deux individus et deux entités liés à la violence et aux atteintes aux droits de l’homme dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), a annoncé le Département d’Etat américain dans un communiqué.

Il s’agit du ministre d’État rwandais chargé de l’intégration régionale, James Kabarebe et du porte-parole du Mouvement du 23 mars 2012 (M23) et de l’Alliance du fleuve Congo (AFC), Lawrence Kanyuka Kingston, ainsi que de deux entreprises contrôlées par Kingston, «Kingston Fresh» et «Kingston Holding».

«Depuis la mi-décembre 2024, le groupe armé M23, soutenu par le Rwanda, a étendu son contrôle sur le territoire de la RDC, s’emparant de la capitale provinciale du Nord-Kivu, Goma, le 27 janvier, et de la capitale provinciale du Sud-Kivu, Bukavu, le 16 février », affirme le communiqué signé par Tammy Bruce, porte-parole dudit Département.

Le communiqué souligne que «cette agression sape l’intégrité territoriale de la RDC» et, « avec le soutien du Rwanda, elle a également menacé, blessé, tué et déplacé des milliers de civils innocents, coûté la vie à trois soldats de la paix de l’ONU et en a blessé plusieurs autres».

Le Département d’Etat américain qui craint que cette violence dégénère en un conflit régional plus large, affirme que ses sanctions ont été prise pour signifier au Rwanda la nécessité de revenir à la table des négociations dans le cadre du processus de Luanda dirigé par l’Angola afin de parvenir à une résolution politique du conflit dans l’Est de la RDC.

«Les États-Unis appellent les dirigeants du Rwanda à cesser de soutenir le M23 » et à «retirer toutes les troupes des Forces de défense rwandaises du territoire de la RDC et à respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC», ajoute le communiqué.

Washington demande, par ailleurs, «instamment aux gouvernements du Rwanda et de la RDC de tenir responsables ceux qui commettent des violations des droits de l’homme et des atteintes à ces droits» dans la partie orientale de la RDC.

Enfin, les autorités américaines ont attiré l’attention sur le fait que « la persistance du conflit entrave le développement économique et dissuade les entreprises américaines d’investir à la fois au Rwanda et en RDC, ce qui constitue une perte pour la région et le peuple américain».