Fort de sa victoire dès le premier tour au scrutin présidentiel, le président ivoirien sortant, Alassane Ouattara, a laissé entendre, dans son discours à la nation présentant les grandes lignes de son mandat, qu’il ne serait pas favorable à la mise en place d’un gouvernement d’union.
«Les gouvernements de transition et d’union, en général, ne donnent pas preuve d’efficacité», a-t-il déclaré à la télévision nationale, quelques heures après l’annonce officielle de sa victoire à la présidentielle.
Rien détonnant. Ouattara avait déjà fait part de sa conviction sur cette question, avant même la tenue du scrutin. Au cours d’une interview à la presse, à deux jours des élections, et répondant à une question relative à la réconciliation entre les politiques qui aurait «échoué», le président ivoirien a regretté que son action initiée dans ce sens n’ait pas donné les résultats escomptés.
«Quand ma victoire a été confirmée en 2010, je voulais faire un gouvernement d’union et j’ai contacté Mamadou Koulibaly, qui était alors le patron du FPI. Il m’avait donné son accord. J’avais prévu un poste de ministre d’Etat pour lui, et la veille il m’a dit que les gens du FPI ne sont pas d’accord. J’ai finalement formé mon équipe avec ceux qui m’ont amené à la victoire», a expliqué Ouattara.
Visiblement, le chef de l’Etat a tiré sa leçon de cette expérience. «Aujourd’hui, je peux dire que je ne crois plus du tout en ces gouvernements d’union. Je suis un libéral et qu’est-ce que j’aurais à faire avec des gens du FPI qui sont socialo-marxistes?»
Le président de la République se dit donc prêt à «payer le prix» résultant de son choix. «La réconciliation politique se réglera toute seule», a-t-il conclu au cours de l’interview.
Alassane Ouattara a été réélu pour un second mandat avec 83,66% des suffrages, selon les résultats officiels de la Commission électorale indépendante, suivi de Pascal Affi N’Guessan (FPI) avec 9,29% et de Bertin Konan Kouadio, candidat indépendant ayant obtenu 3,88% des suffrages.