Les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) et leurs alliés au Soudan ont signé dans la nuit du samedi au dimanche 23 février à Nairobi, la capitale du Kenya «une charte fondatrice d’un gouvernement parallèle» à celui de Khartoum, mais cette démarche risque de compliquer un peu plus les relations déjà tendus entre le Soudan et le Kenya.
La Charte décriée par Khartoum a été signée lors d’une réunion à huis-clos à Nairobi, ont rapporté plusieurs sources diplomatiques. Bien avant la signature de cette Charte, le Gouvernement soudanais avait rappelé le jeudi 20 février, son ambassadeur à Nairobi, accusant le Président kenyan, William Ruto, d’agir selon «ses intérêts commerciaux et personnels avec les sponsors régionaux de la milice FSR», allusion faite indirectement aux Emirats arabes unis qui continuent de démentir tout appui militaire au FSR par le biais du Tchad.
«Le Kenya reste constant dans son soutien à des solutions portées par les Soudanais et détenues par les Soudanais», a défendu le chef de la diplomatie du Kenya)Musalia Mudavadi, sur ce délicat sujet, saluant au passage les faits et gestes du Président Ruto pour avoir «résisté aux pressions extérieures et aux narratifs erronés sur les intentions du Sommet» ayant débouché sur la signature de cette Charte.
Musalia Mudavadi a par ailleurs, indiqué à propos de cette Charte, qu’il s’agit de la «signature d’un accord de paix et la formation d’un Gouvernement d’unité entre acteurs soudanais». Jeudi 20 février 2025, la Ligue arabe avait aussi vigoureusement dénoncé toute atteinte éventuelle à la souveraineté et à l’unité du Soudan.
En réaction à la signature de ladite charte, le ministre soudanais des Affaires étrangères Ali Youssef a affirmé que son pays «n’acceptera pas la reconnaissance d’un Gouvernement parallèle. Nous n’accepterons pas qu’un autre pays reconnaisse ce qui est appelé un gouvernement parallèle».
Les Forces civiles unifiées à l’origine de cette Charte, sont formées par une large Coalition comptant des partis politiques, représentants de la Société civile et des factions armées.