La faim menace 4,4 millions de personnes en Somalie (ONU)

Des agences humanitaires des Nations Unies ont alerté, mercredi, sur la famine qui sévit en Somalie et qui pourrait toucher plus de 4,4 millions de personnes (23% de la population) d’ici avril 2025, en raison de l’aggravation des conditions de sécheresse, des conflits et de l’augmentation des prix des denrées alimentaires, d’après les informations relayées par le service d’information de l’ONU.

A ces causes, s’ajoute une «baisse sans précédent du financement de l’aide humanitaire» qui contraint les organisations humanitaires à réduire des programmes vitaux ou carrément les interrompre.

Les enfants payent un lourd tribut à cette situation. L’ONU estime que 1,7 million d’enfants de moins de cinq ans souffriront de malnutrition aiguë jusqu’en décembre 2025 et, parmi eux, 466.000 souffrent de malnutrition aiguë sévère, soit une augmentation de 9 % par rapport à la même période l’année dernière.

Près des deux tiers (64 %) du fardeau total de la malnutrition sont concentrés dans le sud de la Somalie, où les conditions de sécheresse et d’insécurité sont les plus graves.

D’après le responsable de la représentation de l’UNICEF en Somalie, Nisar Syed, « les événements climatiques passés montrent que les enfants sont les plus touchés, confrontés à une malnutrition sévère et à des maladies qui augmentent leur risque de décès et de problèmes de développement à long terme. »

« Les chocs climatiques récurrents, les conflits prolongés, les épidémies et la pauvreté généralisée, entre autres facteurs, ont aggravé la crise humanitaire en Somalie. Les agences humanitaires font de leur mieux pour sauver des vies, mais elles ont besoin de toute urgence d’un financement adéquat pour répondre aux besoins les plus critiques à ce stade en Somalie », a déclaré, pour sa part, Crispen Rukasha, le représentant en Somalie du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA).

Les Nations unies appellent ainsi à un financement plus urgent afin d’augmenter l’aide alimentaire, le soutien nutritionnel, les services d’eau et d’assainissement, ainsi que les initiatives de subsistance pour atténuer les impacts de la sécheresse attendue en Somalie.

Le plan 2025 de réponse aux besoins humanitaires de la Somalie, qui prévoit 1,42 milliard de dollars, n’est financé qu’à hauteur de 12 %.

Pour Mogadiscio, « ces crises qui se chevauchent exigent une action immédiate, collective et bien coordonnée pour renforcer la résilience de la Somalie ».