L’ONU mobilise une enveloppe de 110 millions de dollars pour compenser les coupes dans l’aide humanitaire

Les Nations Unies ont débloqué, jeudi 6 mars, une somme de 110 millions de dollars du Fonds central d’intervention pour les urgences humanitaires (CERF) en vue de compenser « la baisse précipitée » des montants consacrés à l’aide humanitaire dans le monde.

D’après le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), chargé de gérer le CERF, ces fonds d’urgence doivent « renforcer l’assistance vitale dans 10 des crises les plus sous-financées et négligées au monde, en Afrique, Asie et Amérique latine».

« Pour les pays frappés par les conflits, le changement climatique et les troubles économiques, les réductions brutales de financement ne signifient pas que les besoins humanitaires disparaissent », a déclaré dans un communiqué Tom Fletcher, Coordonnateur des secours d’urgence et chef d’OCHA. 

En Afrique, les pays qui bénéficieront de ces fonds sont le Soudan, le Tchad, la République centrafricaine, la Mauritanie, le Niger, la Somalie et la Zambie, sachant que le tiers du montant total sera dirigé vers les deux premiers pays.

Le Soudan connaît actuellement la pire crise humanitaire dans le monde, laquelle a des répercussions au Tchad voisin où d’innombrables Soudanais fuyant les combats trouvent refuge.

L’OCHA avertit qu’en 2025, plus de 300 millions de personnes vont dépendre de l’aide humanitaire, mais les financements diminuent chaque année ; « et les niveaux de cette année devraient atteindre un niveau historiquement bas ».

L’ONU fait savoir aussi que cette année, la communauté humanitaire recherche près de 45 milliards de dollars pour venir en aide à 185 millions de personnes parmi les plus vulnérables, victimes de crises dans le monde entier ; et qu’à ce jour, seuls 5 % de ces fonds ont été reçus, ce qui laisse un déficit de plus de 42 milliards de dollars.

Les grandes agences humanitaires de l’ONU sont grandement impactées par la baisse des contributions des donateurs ; et le récent gel des versements des Etats-Unis a été carrément dénoncé.