RDC :Kinshasa plaide pour que les minerais exportés par le Rwanda soient déclarés minerais du sang, et obtient le soutien des députés européens

Les autorités de la République démocratique du Congo (RDC) poursuivent leurs actions pour en finir avec l’exploitation illégale des minerais congolais par la Rwanda.

Lors d’une réunion tenue avec une délégation des députés européens, ce dimanche 9 mars à Kinshasa, le ministre congolais du Commerce Extérieur, Julien Paluku, a plaidé, au nom du Gouvernement congolais, «pour que tous les minerais exportés par le Rwanda soient déclarés minerais du sang», puisqu’ils proviennent de l’Est de la RDC.

Dans le même cadre, les autorités de la RDC demandent que les unités des forces armées rwandaises «ne soient plus acceptées dans les opérations de maintien de la paix de l’ONU».

La délégation des députés européens, a soutenu l’initiative congolaise à travers une déclaration faite par son chef de file, le député Thierry Mariani, membre de la commission Commerce international de l’Union européenne (UE), qui a, d’emblée, demandé l’annulation pure et simple du mémorandum d’entente sur les minerais stratégiques signé entre l’UE et le Rwanda.

« Le mémorandum d’entente sur les minerais stratégiques que l’UE avait signé avec le Rwanda qui agresse aujourd’hui la RDC, doit être simplement annulé, car dépourvus d’une traçabilité réelle et proviennent des zones de conflit», a déclaré Mariani, laissant entendre aussi que le Parlement européen va accompagner la RDC dans le plaidoyer mené par son ministre du Commerce extérieur.

Lors d’une autre rencontre avec le chef de l’Etat congolais, Félix Tshisekedi, le même député a déclaré que « cet accord n’a aucune traçabilité garantie. Chacun sait que les ressources géologiques du Rwanda ne sont pas les mêmes que celles de la RDC et chacun se doute que ce sont des minerais volés. En tant que parlementaires européens, nous ne voulons pas être les receleurs d’un voleur ni les complices d’un massacre et d’une invasion». 

Toujours d’après ses propos, «une solution technique» serait mise en avant, laquelle «permettrait d’assurer la traçabilité des minerais et qui ferait en sorte qu’on saurait clairement qui est le vrai propriétaire».

Paluku a expliqué aux députés européens les « vrais mobiles de la guerre » à l’Est de la RDC, qui sont, entre autres, «économiques et expansionnistes».