Le groupe parlementaire «Des Démocrates Elus » au Sénat tchadien, a dénoncé lundi 10 mars, les manigances du parti au pouvoir, le Mouvement patriotique du salut (MPS), cherchant à s’accaparer les postes du bureau de cette Chambre haute du Parlement, qui devait être mis en place.
« Comme d’habitude, après avoir désigné Mr Haroun Kabadi, sénateur nommé, à la présidence du Sénat, le MPS tente de faire main basse sur les autres postes du bureau au mépris de la diversité issues des urnes », écrivent, dans un communiqué, les quatre sénateurs du groupe, qui ont « dû quitter la plénière pour ne pas s’associer à un consensus boiteux aux couleurs uniques du MPS ».
Pour eux, « aucun consensus ne peut être en réalité valable au Sénat sans prendre prioritairement en compte le groupe parlementaire ‘Des Démocrates élus’, sorti des urnes ». Le groupe, qui se dit « ouvert au dialogue », estime que dans toute démocratie « la légitimité doit primer sur la légalité. »
Le Tchad a mis en place son premier Sénat, une étape historique, le 07 mars dernier à N’Djamena, lors d’une cérémonie marquée par l’installation officielle des 69 sénateurs, dont 46 ont été élus par suffrage indirect le mois passé et le reste nommé par le président de la République, conformément à la Constitution.
Cette Chambre haute du Parlement est composée majoritairement des élus appartenant au MPS. A l’issue des élections sénatoriales, seuls deux partis d’opposition ont réussi à obtenir des sièges, notamment le RNDT-Le Réveil (deux sénateurs) et l’URD (un sénateur), qui ont décidé de « mettre en commun leur force » pour faire un groupe parlementaire, « Des Démocrates Élus ».
Le président du Sénat, Haroun Kabadi, ancien président du Conseil national de transition, a été élu à l’unanimité le 7 mars. Mais les sénateurs ne semblent pas encore s’accorder sur les autres postes du bureau.