Dans une interview accordée au magazine «Jeune Afrique» publiée dans son édition du vendredi 14 mars, le Président béninois, Patrice Athanase Talon a réaffirmé son engagement déjà fait en 2021, à ne pas briguer un troisième mandat, mais se veut vigilant quant à son prochain successeur.
«Une énième fois, je vous le redis : non, je ne serai pas candidat», a sèchement botté en touche cet ex-magnat du coton. «Cette question m’agace. J’ai moi-même renforcé la Constitution pour stipuler que nul ne pourra exercer plus de deux mandats dans sa vie», a illustré l’ex-homme d’affaires devenu Chef d’Etat en 2016.
Parallèlement à son engagement, le Chef de l’Etat béninois assure qu’il sera néanmoins «attentif quant au choix de son successeur», et entend pour ce faire, veiller à ce que le prochain président du Bénin «n’ait pas pour ambition de déconstruire les réformes accomplies en dix ans».
«Le prochain Président du Bénin sera mon Président, celui de mon pays, de ma famille, de ma communauté et de tout ce qui m’est cher», a sans fards détaillé Patrice Talon qui boucle son second quinquennat en 2026.
Les réformes politiques lancées par le Président béninois au début de son second mandat en 2021, continuent de lui valoir une litanie de critiques de la part de ses farouches opposants, pour la plupart en exil ou en prison.
La polémique autour du 3è mandat de Talon avait été relancée ces derniers mois au Bénin à la faveur de l’affaire Olivier Boko (du nom d’un ex-proche du Président béninois), arrêté en septembre 2024 pour tentative de coup d’Etat, avec l’ex-ministre des Sports, Oswald Homéky.
Dans la même interview à «Jeune Afrique», le président Patrice Talon a aussi abordé la question de la coopération sécuritaire du Burkina Faso et du Niger avec son pays, dans le cadre de la lutte régionale contre le terrorisme.
«Nous les relançons régulièrement (…) nous n’obtenons pas de réponse», a déploré Patrice Talon, précisant que «notre armée est confrontée à des groupes terroristes qui évoluent en toute liberté dans des sanctuaires désertés par les Forces de défense et de sécurité du Niger et du Burkina Faso, ce qui leur permet de s’y regrouper et d’attaquer en masse».
Au passage, il a fustigé les fake news répétitives faisant état de l’implantation de bases militaires occidentales sur le sol béninois. «Ce type d’implantations, même tenues secrètes, finissent toujours par être dévoilées et leur existence, documentée. Il n’y a évidemment rien de tel sur le sol béninois», a clairement indiqué le président Talon.
Quelques semaines après la nomination par le Bénin d’Hugues Agonkan au poste d’ambassadeur au Niger, son homologue nigérien au Bénin, Kadade Chaïbou, a présenté ses lettres de créances au Président béninois ce 13 mars 2025. Signe de la reprise cordiale de relations diplomatiques entre les deux pays, après les tensions nées suite au putsch de juillet 2023 qui a renversé l’ex-président nigérien, Bazoum à Niamey.