Kinshasa estime que les sanctions de l’UE contre le Rwanda sont une «première étape» dans la lutte contre le pillage de ses richesses minières de la RDC 

Le Gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) s’est félicité, ce mardi, des sanctions imposées, la veille, par l’Union européenne (UE) à l’Office rwandais des mines, du pétrole et du gaz, et à la raffinerie d’or de Gasabo, lesquelles devraient avoir, selon lui, un impact sur les manœuvres de Kigali consistant à exploiter illégalement les minerais de la RDC.

« Ces sanctions constituent la première étape dans la lutte contre le pillage des richesses minières de la RDC par le Rwanda », indique un communiqué publié à ce sujet par le ministère congolais de la Communication et des Médias.

D’une manière générale, Kinshasa dit avoir accueilli favorablement l’imposition de nouvelles sanctions de l’UE à l’encontre de quelques gradés des forces rwandaises de défense (RDF), des entités économiques et des cadres du groupe terroriste M23 qui contrôle quelques villes stratégiques à l’Est de la RDC suite à des combats meurtriers.

Selon les autorités congolaises, les troupes rwandaises ont délibérément violé l’intégrité territoriale de la RDC et sa souveraineté ; et sont responsables de la mort de plus de 8.500 civils et d’autres crimes de guerre, des crimes contre l’humanité.

Le Gouvernement congolais s’engage à continuer à travailler avec la communauté internationale pour qu’elle mette en place un embargo sur les minerais extraits illégalement du sol congolais et exportés par le Rwanda.

Cependant, l’annonce des nouvelles sanctions européennes aurait fait avorter les pourparlers entre les représentants de Kinshasa et ceux du M23, que la médiation angolaise avait annoncés pour ce mardi à Luanda, en vue de trouver une issue au conflit à l’Est de la RDC.

En effet, l’Alliance Fleuve Congo (AFC), qui comprend le M23, a exprimé, lundi dans un communiqué, «ses profonds regrets» face à ces mesures qui «sabotent les efforts de paix» en RDC soulignant que «les sanctions successives imposées à nos membres (…) compromettent gravement le dialogue direct et empêchent toute avancée et dans ces conditions, la tenue des pourparlers est devenue impossible»

Pourtant la présidence angolaise a annoncé, hier, qu’une délégation de Kinshasa est déjà à Luanda et que celle du M23 devait également s’y présenter, comme prévu.