Le Tchad condamne des menaces de l’armée soudanaise

Le Ministère tchadien des Affaires Étrangères a annoncé, dimanche 23 mars dans un communiqué, avoir pris acte « avec une profonde gravité et une totale sérénité » des déclarations faites par le Commandant en chef adjoint des forces armées soudanaises, Yasser Al-Atta, qui aurait émis « des menaces explicites à l’égard de la sécurité et de l’intégrité territoriale » du Tchad.

La diplomatie tchadienne « exprime sa condamnation ferme envers ces propos irresponsables, qui peuvent être interprétés comme une déclaration de guerre s’ils sont suivis d’effets » et estime que « de tels discours pourraient conduire à une escalade dangereuse pour l’ensemble de la sous-région », lit-on sur le communiqué, qui avertit aussi que « le Tchad se réserve le droit légitime de riposter avec vigueur à toute tentative d’agression contre notre pays, quelle qu’en soit l’origine (…) conformément aux principes du droit international. »

N’Djamena regrette que ces déclarations interviennent à un moment où le Tchad, qui a une position de neutralité dans le conflit inter-soudanais, affirme pourtant multiplier les initiatives afin de contribuer à mettre fin à la guerre au Soudan, qui dure bientôt deux ans. 

Le Tchad, « fidèle à ses traditions d’hospitalité et de solidarité », rappelle aussi qu’il continue d’accueillir des centaines de milliers de réfugiés fuyant les combats au Soudan, tout en soulignant que « cet accueil humanitaire massif, qui représente un fardeau considérable », témoigne de son engagement en faveur de la paix, de la solidarité et de la stabilité dans la région.

« Au lieu de proférer des menaces insensées, le Général Al-Atta et les autres acteurs du conflit soudanais doivent impérativement se concentrer sur l’urgence d’une cessation immédiate des hostilités et s’engager sans délai dans un dialogue constructif en faveur d’une solution pacifique et durable », exhorte le communiqué, martelant que « le conflit au Soudan est une affaire interne, relevant de la seule responsabilité des parties belligérantes. »

Clôturant son communiqué avec une note positive, N’Djamena qui dit refuser de répondre par la violence aux provocations des régimes soudanais qui durent depuis plus de soixante années, réaffirme avec détermination sa volonté de collaborer activement avec toutes les parties désireuses de contribuer à un retour rapide de la paix au Soudan », et prévient que « toute autre approche serait inacceptable. »