La présidence angolaise a décidé de renoncer à son rôle de médiateur dans le conflit qui oppose la République démocratique du Congo (RDC) au Rwanda qui est accusé de soutenir la rébellion M23 active à l’Est de la RDC, et ce pour se concentrer sur son mandat à la présidence de l’Union Africaine (UA).
« Deux mois passés après la prise de la Présidence en exercice de l’UA, l’Angola considère qu’il est temps de se libérer de la responsabilité de médiateur de ce conflit à l’Est de la RDC à elle confié, pour se dédier de manière pleine aux priorités générales définies par l’Organisation continentale », indique le communiqué de Lunda publié ce lundi.
Comme dans une sorte de bilan succinct, le texte explique que, depuis que l’UA a attribué au Président João Lourenço la responsabilité de mener cette médiation, l’Angola « n’a ménagé aucun effort pour s’engager de manière sérieuse (…) en vue d’obtenir la paix définitive à l’Est de la RDC. »
Il est noté d’« importants progrès » obtenus fin 2024, avec un engagement de la RDC de neutraliser les rebelles des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR, actives à l’Est de la RDC), et du Rwanda de retirer les troupes du territoire congolais.
Avec ces préalables qui étaient « les principales revendications des parties », un sommet était programmé pour le 15 décembre passé à Luanda, mais il n’a pas eu lieu « vue l’absence du Rwanda », déplore la présidence angolaise.
Récemment, une rencontre pour des négociations directes entre Kinshasa et le M23, le 18 mars dernier à Luanda, a été « avortée in extremis par un ensemble des facteurs, dont certains externes et étranges aux processus africains déjà en cours », d’après la même source.
Soulignons que le même 18 mars une rencontre a eu lieu à Doha entre les présidents rwandais Paul Kagame et congolais Félix Tshisekedi, sous les auspices de l’Émir du Qatar, Tamim bin Hamad Al-Thani.
Toutefois, l’Angola a indiqué que « toutes les actions liées aux efforts des Nations Unies (…) et des pays de bonne volonté, qui peuvent contribuer à la résolution des différents conflits qui perdurent dans notre continent (…) sont les bienvenues aussi longtemps qu’elles soient dûment concertées » avec les institutions de l’UA.