Dans une interview accordée au confrère britannique BBC et diffusée ce 25 mars 2025, le Président burundais, l’ex-officier Evariste Ndayishimiye, a formulé de nouvelles accusations directes à l’endroit de son voisin immédiat qu’est le Rwanda.
Le leader Evariste Ndayishimiye a déclaré avoir reçu des «informations crédibles indiquant que le Rwanda envisageait d’attaquer son pays». «Ils diront qu’il s’agit d’un problème interne alors que c’est le Rwanda qui est le problème. Nous savons qu’il (le Président rwandais Paul Kagame, NDLR) a un plan pour attaquer le Burundi», a étayé le Chef d’Etat burundais. Assurant toutefois vouloir «résoudre ce problème par le dialogue».
Sur le même ton comminatoire, Evariste Ndayishimiye a également accusé le Rwanda d’avoir tenté de «mener un coup d’Etat en 2015 au Burundi, ce qu’il fait aujourd’hui en République démocratique du Congo». Les relations entre les deux Etats limitrophes sont exécrables depuis de longs mois.
En janvier 2024, le Burundi a fermé sa frontière avec le Rwanda, l’accusant de soutenir le RED-Tabara (Résistance pour un Etat de Droit au Burundi). Il s’agit du principal groupe armé rebelle menant des attaques sur le sol burundais, moins actif toutefois ces dernières années. Un soutien au RED-Tabara sur lequel Kigali oppose systématiquement une dénégation.
«Cette déclaration du Président du Burundi est regrettable, d’autant plus que les autorités militaires et de renseignements des deux pays sont actuellement en discussions, et se sont même mises d’accord sur la nécessité d’une désescalade militaire et verbale», a tempéré ce 25 mars le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, au sujet de cette énième escalade verbale de Bujumbura.
«Si le Rwanda accepte de livrer (les auteurs du putsch raté de 2015 au Burundi, NDLR) et de les traduire en justice, le problème sera réglé», a aussi réclamé le Président Ndayishimiye. «Il n’est pas nécessaire que nous fassions la guerre. Nous voulons le dialogue, mais nous ne resterons pas inactifs si nous sommes attaqués», a-t-il encore prévenu. Les deux pays appuient des partenaires opposés dans l’est de la RDC. Le Burundi soutient les FARDC (Armée congolaise), alors que le Rwanda épaule le M23.