Le président burundais, Pierre Nkurunziza, avait donné le 2 octobre dernier, un ultimatum d’une semaine, à ses opposants pour qu’ils déposent les armes, en contrepartie d’une amnistie.
Ce dimanche, après l’expiration de l’échéance, les opérations de désarmement forcé ont démarré dans des quartiers dits «contestataire» de Bujumbura, la capitale du pays.
Effrayés par les fouilles de la police, la plupart des habitants ont abandonné leurs maisons pour trouver refuge ailleurs. Le ministre de la Sécurité publique a rassuré que ces opérations se déroulent plutôt «de façon professionnelle, dans le respect des droits de l’homme, de la vie humaine». Les opérations de fouille vont encore se poursuivre «le temps qu’il faudra», a-t-il ajouté, précisant que des fusils et des grenades ont déjà été saisis dans le cadre de ces fouilles.
A la veille de l’expiration de l’ultimatum, au moins neuf personnes ont été tuées dans la nuit de samedi 7 à dimanche 8 novembre, au cours de l’attaque d’un bar dans un quartier d’opposants, selon des témoins qui ont accusé des agents de police d’avoir tiré sur des personnes civiles.
La crise déclenchée au Burundi depuis avril dernier, inquiète la communauté internationale et certains chefs d’Etat africains, tel le président rwandais qui est monté au créneau. Dans un discours, la semaine dernière, Paul Kagame a accusé les dirigeants burundais de «massacrer leur population du matin au soir». «Les gens meurent tous les jours, les cadavres jonchent les rues», a-t-il regretté.
«Des propos outrageants et indignes d’un chef d’Etat», a répondu le conseiller en communication du président burundais qui a aussi affirmé que son pays apportera «une réponse appropriée dans les jours qui viennent».
Bujumbura accuse Kigali de soutenir ses opposants, alors que Kigali s’inquiète d’une possible présence de rebelles hutus des FDLR au Burundi, dont certains membres sont accusés d’avoir participé au génocide de 1994 au Rwanda.
Le Conseil de sécurité de l’ONU devrait se réunir ce lundi, pour débattre de la crise au Burundi qui a déjà fait au moins 200 morts et près de 200.000 réfugiés. De son côté, la procureure de la Cour pénale internationale (CPI), a promis de poursuivre toute personne impliquée dans des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité ou des actes de génocide au Burundi.