Le gouvernement tchadien a décrété lundi l’état d’urgence au niveau de la région du lac Tchad, une initiative destinée à protéger les populations du sud-ouest du pays qui subissent continuellement les actes de violence des combattants djihadistes de la secte islamiste Boko Haram.
A l’issue d’un Conseil des ministres extraordinaire tenu lundi à Ndjamena, le gouvernement tchadien a réussi à adopter un décret instituant l’état d’urgence dans les provinces jouxtant le lac Tchad. Dans un communiqué publié suite à cette réunion, le gouvernement tchadien, entre autres mesures, donne le pouvoir au gouverneur de la région du lac Tchad d’interdire la circulation des personnes et des véhicules dans certains lieux et durant certains horaires.
Ce décret autorise par la même occasion les forces de l’ordre de la région du lac Tchad à procéder à des perquisitions et des fouilles de maisons, et ce, de jour comme de nuit, le but étant au final de récupérer les armes à feu qu’auraient pu cacher les djihadistes de Boko Haram.
Cette décision intervient par ailleurs au lendemain d’un nouveau massacre provoqué par les combattants de la secte islamiste Boko Haram. La région du lac Tchad a en effet été la cible dimanche d’un double attentat-suicide ayant fait au moins deux morts parmi les populations tchadiennes vivant sur les rives du lac.
D’après des sources sécuritaires provenant de la capitale tchadienne, deux femmes kamikazes auraient déclenché une explosion dans la localité de Ngouboua. La déflagration a fait plusieurs blessés en plus des personnes tuées. Depuis des mois, le groupe Boko Haram qui a rallié l’organisation terroriste de l’Etat Islamique (EI), multiplie les attaques et les attentats-suicides sur les rivages du lac tchadien. Le procédé qui est de plus en plus utilisé lors de ces attentats-suicides consiste à fixer des engins explosifs sur des femmes et des jeunes filles afin de ne pas attirer l’attention sur elles, puis de déclencher l’explosion à distance en essayant de faire le plus de dégâts.