L’étau se resserre sur la direction du Polisario qui en plus des retentissants revers que le Maroc continue à lui infliger sur le plan diplomatique, se trouve ces dernier jours, confronté à une grave crise financière avec l’amincissement des aides étrangères, au point d’être incapable de verser depuis des mois, les salaires de ses agents de sécurité et de ses enseignants.
Après la récente grogne des soi-disant «policiers», c’est au tour des enseignants de battre le pavé dans les camps de Tindouf en protestation contre leur privation de leurs salaires, rapporte dans un communiqué, le Forum de Soutien aux Autonomistes de Tindouf (FORSATIN) citant des sources basées dans les camps de Lahmada que contrôlent les caciques du Polisario soumis aux ordres de la junte militaire du régime algérien sous le commandement du vieux général, Saïd Chengriha.
Les contestations des enseignants succèdent à celles des milices sécuritaires du front qui ont eux aussi, organisé un sit-in dans le dénommé camp de «Boujdour», exigeant de la direction du Polisario, le versement de leurs salaires suspendus depuis six mois, ajoute la même source.
Khatri Addouh, un des hauts cadres du front séparatiste sahraoui qui avait conduit la délégation du Polisario lors des deux Tables rondes de Genève, et actuel responsable en charge du dossier des enseignants, a évoqué des «éléments fondamentaux» ayant empêché le versement des salaires des enseignants, sans toutefois dévoiler les dessous de cette anomalie.
Dans le sillage de ces tensions alimentées par la précarité et des conditions de vie dégradantes parmi les Sahraouis séquestrés dans ces camps de concentration à ciel ouvert, la diplomatie marocaine poursuit ses avancées diplomatiques dans le dossier du Sahara au grand dam du Polisario et de son parrain et sponsor algérien.
En effet, depuis la présentation par le Maroc en 2007 à l’ONU, de son Initiative d’autonomie pour le Sahara, le Conseil de Sécurité a banni de ses débats et de ses résolutions sur le Sahara, l’option du «référendum de détermination» tant défendue par le régime algérien et les caciques du Polisario.
Se basant sur cette réalité tranchante, Michael Rubin, Senior Fellow au sein du think tank «American Enterprise Institute » basé à Washington, a affirmé que la mission de paix de l’ONU au Sahara Occidental marocain «Minurso» est devenue «obsolète, voire nuisible», préconisant carrément sa dissolution. Il estime dans un article publié dernièrement par l’American Enterprise Institute, qu’«en entretenant l’illusion d’un référendum encore possible, l’ONU condamne une nouvelle génération de Sahraouis à vivre dans les camps contrôlés par le polisario».
Qualifiant cette mission d’«échec persistant», Michael Rubin, expert du Moyen-Orient et ancien haut responsable du Pentagone, souligne à ce propos que «l’Algérie sabote toute solution depuis le début» du processus onusien de règlement de la question du Sahara, en tentant en vain, «d’inclure sur les listes électorales du désuète «référendum d’autodétermination» des Algériens, des Mauritaniens et des Subsahariens «sans aucun lien avec l’ancien territoire colonial espagnol», l’actuel Sahara Occidental marocain.
Michael Rubin estime dans son article, que la reconnaissance depuis fin 2020, par les Etats-Unis de la souveraineté du Maroc sur son Sahara, «rend incohérent le financement d’une mission» qu’il considère comme dépassée. «En subventionnant cette mission, les États-Unis soutiennent indirectement une structure qui trahit un participant aux accords d’Abraham qui a toujours été un allié fiable de l’Amérique », souligne l’expert américain en pointant du doigt «le Front Polisario qui prétend représenter les Sahraouis et empêche, les Sahraouis des camps de Tindouf, de rejoindre le Maroc avec leurs familles» en retenant «femmes et enfants en otages pour empêcher leur réinstallation».
Pour conclure, Michael Rubin appelle le Congrès américain et l’administration Trump à adopter une politique plus ferme en fixant pour les missions de paix de l’ONU, «une durée maximale de dix ans et pas un jour de plus, sans prolongation possible » en s’interrogeant “pourquoi Washington financerait une mission dont les objectifs ne sont pas alignés sur sa politique étrangère ?”.