Plus du tiers des députés de Nidaa Tounès, le parti au pouvoir en Tunisie, ont annoncé leur démission du bloc parlementaire, une décision qui pourrait s’avérer lourde de conséquence pour le parti politique fondé par le président Béji Caïd Essebsi.
Ainsi, 31 membres de la coalition Nidaa Tounès ont présenté lundi leur démission du bloc présidentiel à l’Assemblée nationale. Proches du secrétaire général de Nidaa Tounès, Mohssen Marzouk, les démissionnaires protestent notamment contre la mainmise du fils du président, Hafed Caïd Essebsi, sur le mouvement politique.
La semaine dernière déjà, plusieurs membres de Nidaa Tounès avaient gelé leur adhésion au parti après des violences dont ils avaient été victimes et qu’ils attribuent subjectivement à la mouvance du parti dirigée par le fils du président de la république. Les députés frondeurs accusent en effet le fils du président de vouloir faire main basse sur le parti en prenant des décisions stratégiques sans l’aval des autres membres du parti au pouvoir.
D’après les observateurs, les divergences d’opinions qui ont éclaté au sein de Nidaa Tounès ne dataient pas de la veille. Les 31 députés ayant présenté leur démission lundi demandaient en effet la tenue du Congrès du parti depuis plus d’un an. L’objectif est de trouver une solution aux problèmes internes de la coalition politique. Cette demande qui n’a pas reçu d’échos, a favorisé un statu quo au sein du parti, ce qui a au final participé à la création de clans politiques qui s’opposent au sein même de Nidaa Tounès.
Les démissionnaires de Nidaa Tounès attendent par conséquent du président de la République, également fondateur du parti, qu’il s’exprime sur les divisions actuelles que subit la mouvance politique. Les spécialistes estiment que si aucune solution rapide n’est adoptée, un éclatement du bloc présidentiel pourrait survenir à l’Assemblée ce qui favoriserait forcément Ennahda, le parti islamiste, deuxième parti à l’Assemblée.