Le Président du Togo, Faure Gnassingbé désigné dernièrement par l’Union africaine (UA) médiateur dans le conflit sécuritaire dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), a eu mercredi 16 avril à Kinshasa, un premier entretien «en tête-à-tête» avec le Chef de l’Etat congolais, Félix Tshisekedi.
Selon la présidence congolaise, les deux Chefs d’Etat ont échangé sur les contours du processus aligné de Luanda-Nairobi, quatre jours après la reprise officielle du dossier par le nouveau médiateur, mais peu de détails ont filtré sur ces discussions de près de deux heures qui n’ont pas été suivies de déclaration à la presse.
Avant Kinshasa, le nouveau médiateur a fait une escale à Luanda où il a été reçu par le président angolais, Joao Lourenço, également président en exercice de l’Union africaine et ancien médiateur dans le conflit congolais, avant de se retirer pour se consacrer totalement à ses nouvelles responsabilités à la présidence de l’organisation continentale, en proposant Gnassingbé pour le succéder.
La présidence togolaise qui parle de cette «visite d’amitié et de travail» de Gnassingbé à Luanda, indique que la rencontre entre les deux hommes « s’inscrit dans le cadre du transfert de la mission de médiation entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda», principal soutien du Mouvement du 23 mars 2012 (M23) qui a pris le contrôle de plusieurs localité dans la zone orientale de la RDC.
Gnassingbé et Lourenço auraient discuté de la «situation sécuritaire préoccupante dans l’Est de la RDC, théâtre de violents affrontements entre les forces congolaises et les miliciens du M23, soutenus par Kigali selon Kinshasa», poursuit le communiqué de la présidence togolaise.
Ce déplacement du médiateur togolais à Luanda, ajoute la même source, avait pour objectif d’«assurer une transition concertée et efficace» afin de «garantir une continuité diplomatique dans les efforts de paix et poser les jalons d’un dialogue constructif entre les parties prenantes».
«Ce passage de relais officialise l’entrée en fonction du président togolais comme principal médiateur dans ce dossier complexe, sur fond de tensions persistantes, de drames humanitaires et d’instabilité dans la région des Grands Lacs », conclut la présidence togolaise.