Le leader de l’opposition nigérienne, Hama Amadou a été arrêté, samedi, à sa descente d’avion à Niamey en provenance de Paris, et conduit à la prison civile de la capitale du Niger, conformément au mandat d’arrêt lancé à son encontre.
Il a été ensuite transféré durant le week-end même, de Niamey à Filingué, une localité située à 160 Km au nord-est de la capitale, selon son parti.
Hama Amadou s’était exilé en France depuis pratiquement une année, suite aux accusations de son implication présumée dans l’affaire de trafic international de bébés. Sa fuite avait eu lieu précisément après l’autorisation par les députés de son audition par la justice.
Candidat à la présidentielle de 2016, l’ex-président de l’Assemblée nationale, avait déclaré avant son retour au bercail que «c’est le moment pour moi de me présenter devant les juges pour qu’ils disent où se trouve la vérité». Amadou s’attendait très probablement à son arrestation à son arrivée dans son pays, comme l’avait déjà annoncé le ministre de l’Intérieur, Hassoumi Massaoudou.
Mais son avocat Maître Souley Oumarou a exprimé son étonnement que les autorités aient mobilisé «des centaines et des centaines de militaires, de policiers et de gendarmes pour quelqu’un qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt». «C’est démesuré», a-t-il déploré.
Amadou est persuadé que le dossier de trafic de bébés est un dossier politique monté contre sa personne par ses adversaires.
Outre Hama Amadou, un autre responsable politique cité dans le même dossier, a été investi, samedi 14 novembre, par son parti comme candidat à la prochaine présidentielle. Le parti Convention démocratique et sociale a désigné l’ex-ministre de l’Agriculture, Abdou Labo, pour porter ses couleurs, alors que Labo avait quitté le gouvernement parce qu’il était poursuivi par la justice en rapport avec le trafic de bébés.
Quatre personnes, y compris le président Mahamadou Issoufou, sont désormais déclarés candidats au scrutin présidentiel, couplé aux législatives et programmé pour le 21 février 2016.
L’avocat d’Amadou espère libérer son client, assurant que sa «détention n’a pas lieu d’être !».