Le président congolais, Joseph Kabila, a soumis à l’ONU, la semaine dernière, les noms de quatre personnalités pouvant assurer la médiation internationale dans le cadre du dialogue national en République Démocratique du Congo (RDC).
Il s’agit notamment de Kofi Annan (ancien secrétaire général de l’ONU), d’Eduardo Dos Santos (président angolais), de Moustapha Niasse (président de l’Assemblée nationale sénégalaise) et de Saïd Djinnit (envoyé spécial de l’ONU pour les Grands Lac).
Le président Kabila qui, au départ, n’était pas favorable à une médiation étrangère, a adressé un courrier au secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon, pour lui faire part de ces propositions.
Ce dialogue national, proposé par Kabila en vue d’«élections apaisées», s’inscrit dans une démarche de discuter, autour d’une table ronde, sur les aspects organisationnels et financiers concernant les prochaines élections.
Seule une partie de l’opposition est favorable au dialogue national, principalement le parti «Union pour la démocratie et le progrès social» (UDPS) qui, d’ailleurs, avait exigé la présence d’un médiateur international, comme condition pour y participer. Son chef Etienne Tshisekedi, en convalescence à Bruxelles depuis plus de deux ans, est disposé à rentrer dans son pays pour prendre part à ce dialogue s’il se tient «sous l’égide de la communauté internationale».
Les autres ténors de l’opposition, à savoir le Mouvement de libération du Congo (MLC) et l’Union pour la nation congolaise (UNC), continuent à manifester des réserves, mettant en doute les intentions affichées de Kabila. Ils soupçonnent, en effet, le président de rechercher des voies pouvant l’aider à retarder la course à la magistrature suprême, prévue en novembre 2016, ou à contourner la Constitution après ses deux mandats.
Pour ces deux formations politiques, une réunion tripartite sur les élections entre la Commission électorale indépendante, l’opposition et la majorité suffirait largement.
Certains observateurs craignent aussi que Kabila ait «in finish» un projet caché de référendum constitutionnel, comme c’était dernièrement le cas au Congo où une consultation similaire à donner la possibilité au président Denis Sassou Nguesso de briguer un nouveau mandat auquel il ne pouvait prétendre auparavant.
L’ONU et la communauté internationale appellent les autorités de Kinshasa au respect de la Constitution.