Roch Marc Kaboré a remporté haut la main, l’élection présidentielle au Burkina Faso dès le premier tour, selon les résultats provisoires annoncés par la Commission électorale indépendante (Ceni), ce mardi, et qui lui accordent 53,5% des voix.
C’est le pari réussi de son «coup k.o.» qu’il n’a cessé de marteler durant sa campagne. Kaboré annonçait, en effet, qu’il gagnerait la présidentielle dès le premier tour, face à ses treize autres candidats adversaires qui étaient en lice pour ce scrutin.
Son principal rival, Zéphirin Diabré, vient en deuxième position avec 29,65%. Le chef de file de l’opposition a reconnu sa défaite avant même la publication des résultats provisoires par la Ceni. Il a félicité son adversaire et appelé ses partisans au calme.
Le nouveau président élu a déclaré à la presse que «c’est une émotion particulière» que son parti, créé il y a moins de deux ans, devienne la première formation politique du Burkina. Le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) a été fondé en décembre 2014 après le retrait de Kaboré de l’ancien parti présidentiel (Congrès pour la démocratie et le progrès, CDP) de l’ex-président Blaise Compaoré.
Kaboré avait claqué les portes du CDP, dix mois avant que Compaoré ne soit chassé par une insurrection populaire en octobre 2014, à cause de son intention de modifier la Constitution pour briguer un nouveau mandat.
Le nouveau chef de l’Etat a été ex-Premier ministre, ex-président du CDP et ex-président de l’Assemblée nationale. Avec son statut d’ancien collaborateur de Compaoré, Kaboré a du pain sur la planche. Non seulement il devrait s’atteler à la réalisation de ses promesses électorales, mais aussi il devrait travailler à faire taire les critiques qui pèsent sur lui.
«Manipulateur», «opportuniste», «traître», sont autant de qualificatifs lancés par ses anciens camarades à son encontre. Tandis que d’autres citoyens craignent «la continuité du régime Compaoré».
L’élection présidentielle du dimanche 27 novembre, couplée avec les législatives, s’est déroulée dans le calme. Elle est qualifiée d’historique, car marquant la fin des régimes débarquant au pouvoir par la force, et ce depuis l’indépendance du pays en 1960.