L’ambassadrice des Etats-Unis à l’ONU, Samantha Power, a appelé fermement mardi, le président rwandais, Paul Kagamé, à renoncer à un troisième mandat.
Lors d’une conférence de presse tenue mardi à New-York, pour présenter le programme de la présidence américaine du Conseil de sécurité, l’ambassadrice Power a déclaré que «personne n’est indispensable», estimant que le président Kagamé devrait «laisser une nouvelle génération de dirigeants conduire le pays lors d’une nouvelle phase».
Washington ne lâche pas prise dans son intention de pousser Kagamé à céder sa chaise présidentielle à la fin de son deuxième mandat en 2017. Les Etats-Unis ne cessent d’interpeller et de mettre en garde le président rwandais depuis que l’éventualité de son troisième mandat est mise sur la table au Rwanda.
Mais Kagamé et les autorités au pouvoir, dans l’ensemble, ignorent ces avertissements, puisque le processus devant aboutir à un référendum constitutionnel suit son cours normal.
Après les députés, les sénateurs ont adopté, mi novembre, la modification de la Constitution permettant au président rwandais de se représenter en 2017 et potentiellement de rester au pouvoir jusqu’en 2034. Une adoption condamnée, sans surprise, par les Etats-Unis qui ont d’ailleurs menacé de revoir leurs relations avec le Rwanda.
Les élus du peuple présentent cette réforme constitutionnelle comme le fruit d’une initiative populaire, après des pétitions de quelque 3,7 millions de Rwandais déposées au Parlement pour demander le maintien au pouvoir de Kagame.
D’aucuns pensent que cette réforme passera, sans appel, au moment de la consultation du peuple, dans la mesure où l’opposition, incarnée par le Parti démocratique vert, une petite formation politique, reste faible.