L’ancien conseiller nigérian à la sécurité nationale, Sambo Dasuki, a été arrêté mardi à son domicile à Abuja, par les services secrets nigérians (Department of State Services-DSS), pour détournement de fonds publics.
Une commission d’enquête l’accuse d’avoir détourné près de 2 milliards de dollars destinés à la lutte contre Boko Haram. L’enquête, porté sur les achats d’armes sous le régime de l’ex-président du Nigeria, Goodluck Jonathan, a révélé que 2 milliards de dollars destinés à l’acquisition de quatre chasseurs Alpha Jet, douze hélicoptères et des explosifs et munitions n’ont pas servi pour leurs objectifs.
L’ancien collaborateur de l’ex-président Goodluck, se trouvait depuis juillet dernier, dans le collimateur des nouvelles autorités du Nigeria. Il a été limogé de son poste par le président Muhammadu Buhari, en même temps que le chef d’état-major des armées, les chefs de l’armée de terre, de l’air et de la marine.
Dasuki a d’abord été accusé de possession illégale d’armes à feu par le DSS, dont les agents avaient découvert de nombreuses armes lors de perquisitions simultanées effectués dans trois de ses propriétés. Mais le mis en cause a plaidé non coupable et a été placé en liberté sous caution.
Puis, en octobre, il a fait l’objet d’un nouveau chef d’accusation. Les enquêteurs ont affirmé avoir découvert quelque 210.000 dollars (191.000 euros) et 42,6 millions de naira (194.000 euros) au cours de leurs perquisitions dans ses propriétés. Là encore, l’ex-conseiller à la sécurité nationale a rejeté ces accusations.
Finalement, ce mardi, les agents des services secrets l’ont arrêté à son domicile d’Abuja et conduit au siège du DSS dans le district d’Asokoro. Son arrestation intervient après celles de l’ancien ministre d’Etat des Finances, Bashir Yuguda, ainsi que d’autres proches de l’ancien régime.
La lutte contre la corruption est une des priorités du mandat de Buhari. Depuis son arrivée au pouvoir, des enquêtes se succèdent les unes après les autres pour dénicher les auteurs de détournement d’argent.
Toutefois, certaines voix se seraient levées pour dénoncer une «persécution politique» contre Dasuki, des allégations que l’entourage du président Buhari n’ont pas tardé à démentir.