Le gouvernement rwandais vient de fixer au 18 décembre prochain le référendum sur la révision de la Constitution qui devrait permettre au président Paul Kagame de briguer un troisième mandat en 2017, a-t-on annoncé mardi à Kigali, à l’issue d’un Conseil des ministres extraordinaire.
Alors que la communauté internationale continue à s’opposer à la reconduction président sortant Kagame, le gouvernement de Kigali poursuit délibérément le processus qui devrait donner au chef de l’Etat actuel la possibilité de rester encore longtemps au pouvoir.
Au cas où la population se prononçait en faveur de la réforme de la Constitution, Kagame pourrait, après un troisième mandat consécutif de sept ans à partir 2017, briguer deux nouveaux mandats de cinq ans. Il pourrait ainsi diriger le pays, théoriquement, jusqu’en 2034.
La dernière interpellation de la communauté internationale remonte au 1er décembre lorsque l’ambassadrice américaine à l’ONU, Samantha Power, a demandé à Kagame de céder son fauteuil à la fin de son deuxième mandat, estimant que «personne n’est indispensable».
Mais le chef de l’Etat a répondu sans tarder en mettant en garde les Etats-Unis et l’Union européenne pour leur ingérence dans les affaires intérieures de son pays. «Nous pouvons être bons amis, nous pouvons convenir d’être en désaccord, mais la limite est lorsqu’il est question des intérêts des Rwandais», a-t-il déclaré, précisant aussi que les Rwandais étaient dans leur droit de faire leurs propres choix.
La révision de la Constitution a été déjà approuvée par le Senat rwandais à la mi-novembre, après la Chambre des députés fin octobre. Pour les autorités rwandaises, cette révision répond aux doléances de la population qui réclament le maintien de Kagamé au pouvoir.
Paul Kagame, 58 ans et président depuis 2000, affirme toujours qu’il ne pourrait se représenter que si telle est la volonté du peuple ; cette volonté qui sera clairement exprimée la semaine prochaine par référendum.