Le président de la transition au Burkina Faso, Michel Kafando a mis en place une commission pour la réforme des armées, avec pour mission de réfléchir et de faire des propositions de nature à éloigner les militaires de la gestion des affaires politiques.
La commission de réforme des armées qui devrait rendre ses conclusions d’ici juin prochain, compte 20 membres, exclusivement des militaires. Une composition qui ne fait pas l’unanimité à cause de l’absence de civils. Mais le président de cette commission, le colonel-major Allassane Moné, également secrétaire général du ministère de la Défense, a rassuré que «la commission pourrait faire appel à des personnes ressources extérieures», sur le plan national ou international.
Ce projet de réforme des armées est présenté de crucial pour le Burkina qui, depuis son indépendance, a connu une histoire déjà marquée par une demi-douzaine de coups d’Etat. Le dernier putsch manqué, perpétré par les éléments de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle, remonte au 17 septembre dernier.
Alors qu’il est sur le point de céder son fauteuil au président nouvellement élu, Roch Marc Christian Kaboré, Kafando veut encore marquer des points avec ce projet de grande importance. Mais ce ne sera pas sa dernière action. Il a promis à son successeur une cérémonie d’investiture «digne de ce nom» lors de la passation des pouvoirs qui aura lieu probablement le 22 décembre prochain, d’après certaines sources.
«L’investiture que nous allons préparer est un événement digne de ce nom. Ça sera la première fois dans l’histoire du Burkina qu’un président civil va remettre le pouvoir à un président civil donc, je pense qu’il faut aussi mettre le cachet nécessaire», vient-il de déclarer après une rencontre avec Kaboré.
Le nouveau président burkinabè, un ancien collaborateur de l’ex-président Blaise Compaoré, a été élu fin novembre dès le 1er tour avec 53,49% des voix.