Le président de la République démocratique du Congo (RDC), Joseph Kabila, a mis en garde l’opposition de son pays qui réfute «obstinément» le dialogue national et inclusif.
Dans un discours prononcé lundi à Kinshasa devant l’Assemblée nationale et le Sénat réunis en congrès, le président congolais a brandi sa menace contre toute «mauvaise foi» des responsables de l’opposition qui refusent le dialogue interne avec la majorité, devant pourtant conduire à «un processus électoral apaisée et authentiquement congolais».
Kinshasa n’hésite pas de faire le lien entre le rejet de ce dialogue et la réunion qui se tient à Dakar du 12 au 15 décembre, organisée par la société civile et des opposants congolais.
«Rejeter le dialogue, préférer quelques messes basses ésotériques à Dakar ou ailleurs, ce n’est pas rassurant. C’est envoyer un signe trouble à notre peuple, comme pour leur dire : nous préférons la guerre au dialogue, nous préférons la mort à la vie», a déploré le porte-parole de la majorité, André-Alain Atundu.
Officiellement, la rencontre de Dakar est présentée, par ses organisateurs, comme un atelier de réflexion sur les processus électoraux. Mais les autorités au pouvoir ont déploré que la réunion soit organisée discrètement et sans y avoir été représentées.
Dans ce cadre, le gouvernement congolais a aussi exprimé, dimanche 13 décembre, son indignation vis-à-vis des autorités sénégalaises ayant accepté d’accueillir un rassemblement destiné à «déstabiliser les institutions» de la RDC, et a qualifie l’attitude du Sénégal «d’inacceptable» et «d’irresponsable». Sachant que l’entourage de Kabila serait déjà alerté sur une rencontre entre l’opposant congolais Moïse Katumbi et le Président du Sénégal, Macky Sall, tenue le 15 novembre dernier à Paris.
Les parlementaires de l’opposition qui n’ont pas pris part au congrès du lundi, rassurent, après le discours du président Kabila, sur leurs saines motivations et lancent le défi qu’«aucune goutte de sang versée ne pourra» leur être imputée.
Défendre la Constitution de la République et empêcher Kabila de se maintenir au pouvoir, telles sont les causes pour lesquelles l’opposition affirme se battre.
Le climat politique reste donc tendu en RDC au moment où la machine devait déjà être lancée pour la préparation de la présidentielle prévue pour novembre 2016.