Des sud-africains ont marché ce mercredi à Johannesburg et à Pretoria pour réclamer le départ de leur président Jabob Zuma qui, en cinq jours, a procédé à deux remaniements à la tête du ministère des Finances, aggravant l’état de santé de l’économie du pays avec la chute, du Rand sud-africain, à son plus bas niveau historique.
Le 9 décembre dernier, Zuma a démis de ses fonctions son ministre des Finances, Nhlanla Nene, pour le remplacer par David van Rooyen, un député peu connu et inexpérimenté. Suite aux critiques des marchés financiers et de la population, Zuma était finalement revenu sur sa décision en renvoyant David van Rooyen, après quatre jours en poste, en le remplaçant par Pravin Gordhan qui avait déjà occupé le poste de ministre des Finances de 2009 à 2014.
Une décision saluée par les marchés financiers. Le rand sud-africain a repris plus de 5,5% de sa valeur par rapport aux plus bas niveaux historiques atteints face au dollar et à l’euro, au lendemain du limogeage de Nene.
Mais, quoi que le retour aux Finances de Pravin Gordhan soit salué par les milieux des affaires et que le Rand sud-africain ait repris un peu de sa valeur, la population a engagé un bras de fer avec leur président en demandant purement et simplement sa démission. Elle l’accuse de mettre en avant ses intérêts personnels, au détriment de l’intérêt général de l’ensemble des Sud-Africains.
Selon certains observateurs, les manifestants ne pensent pas obtenir la démission effective de Jacob Zuma, mais espèrent, par leur démarche, attirer l’attention du parti au pouvoir, l’ANC, sur le fait que le chef de l’Etat ne répond plus aux aspirations de la population. L’ANC serait en partie à l’origine du remplacement de David van Rooyen boudé de tous les côtés.