Les chefs d’Etat et de gouvernement ouest-africains se sont prononcé jeudi, en faveur de l’interdiction du port du «voile islamique intégral» dans le but de lutter contre la multiplication des attaques commises par des femmes kamikazes pour le compte de Boko Haram.
Réunis à Abuja, la capitale du Nigeria, dans le cadre d’un sommet de la Commission de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), les participants à cette rencontre ont convenu de prendre «des mesures appropriées visant l’interdiction de tout port vestimentaire rendant difficile l’identification des personnes et la conduite d’actions de préservation de la sécurité des personnes et des biens».
«Les chefs d’Etat doivent prendre des mesures pour interdire tous les vêtements qui rendent impossible l’identification d’une personne», a confirmé Kadré Desiré Ouédraogo, le président de la CEDEAO, tout en invitant les 15 pays membres «d’agir en prenant en compte leur propre situation et leur environnement culturel».
Le Niger, un des pays de la région ouest-africaine dominée par la religion de l’islam, s’était déjà démarqué en interdisant, dans la région de Diffa (sud-est nigérien frontalier du Nigeria) confrontée depuis des mois aux attaques de Boko Haram, le port du voile intégral. Dans d’autres pays comme le Sénégal les avis sont encore partagés. La semaine passée, un imam sénégalais a confié à la presse que des femmes seraient payées à raison de 60.000 fcfa par mois pour porter le voile intégral.
Le recours à des femmes, voire des adolescentes, kamikazes est une des stratégies de Boko Haram pour perpétrer des attentats. Récemment, le groupe islamiste a utilisé quatre fillettes âgées de 9 à 12 ans, bardées de ceinture d’explosifs dissimulées sous leurs vêtements, pour prendre d’assaut un poste de contrôle à Mafa, dans le nord-est nigérian.