L’annonce dimanche par l’ex-président tunisien Moncef Marzouki du lancement d’un nouveau parti politique, est justifiée comme une initiative destinée à contrer l’actuel gouvernement qui est d’après lui « totalement impuissant » face à la situation « catastrophique » dans laquelle est englué le pays.
Battu fin 2014 par Beji Caïd Essebsi lors du second tour des présidentielles, Marzouki explique la création de cette formation politique par l’incapacité de l’actuel gouvernement à faire face à la situation dans laquelle est plongée la Tunisie depuis plusieurs années. Pour l’ancien chef d’Etat tunisien, la création de ce parti répond à des impératifs d’ordre économique et sécuritaire qu’il est urgent de résoudre.
Le nouveau parti qui entrera en concurrence directe avec Nidaa Tounès, la formation du président Essebsi, a été baptisé « la mouvance de Tounès Al Irada ». D’après Marzouki, le parti sera dirigé dans un premier temps par ses soins pendant un maximum de deux ans. Ensuite, il prévoit de passer les rennes du parti aux « jeunes ».
Pour Moncef Marzouki, l’ultime but de cette nouvelle formation politique sera de reprendre le dessus sur les groupes terroristes dans le pays. La Tunisie a en effet été victime en 2015 de trois attentats djihadistes majeurs, qui ont fait plusieurs dizaines de morts et qui ont été revendiqués par le groupe terroriste Etat Islamique (EI).
Une situation sécuritaire précaire, confirmée par l’alerte lancée dimanche par l’ambassade américaine à Tunis, qui a averti, quelques heures seulement après l’annonce de la création du parti politique de Moncef Marzouki, qu’une attaque terroriste imminente pouvait avoir lieu dans la capitale. Les Etats Unis ont en outre recommandé à leurs ressortissants installés dans la capitale tunisienne d’éviter de se rendre au Tunisia Mall, un centre commercial qui a récemment ouvert dans la banlieue de Tunis.