Le Burundi a opposé dimanche 20 décembre un refus catégorique au déploiement sur son sol, d’une force de l’Union africaine (UA) de 5000 hommes.
Ce lundi, les deux chambres du Parlement devraient se réunir en congrès extraordinaire pour débattre de l’initiative de l’UA et donner leur avis. Il s’agit de «donner la parole au peuple à travers ses représentants», explique un porte-parole du parti au pouvoir, le CNDD-FDD, précisant que le «débat va être retransmis en direct à la radio et à la télévision publiques pour faire participer tout le monde».
L’UA a décidé le vendredi 18 décembre, au regard des violences continues que connaît le Burundi, d’y envoyer une Mission africaine de prévention et de protection, forte de 5.000 hommes et pour une durée de six mois renouvelable.
Le Conseil de paix et de sécurité de l’UA a accordé quatre jours aux autorités burundaises, c’est-à-dire jusqu’à mardi prochain, pour se prononcer favorablement sur cette mesure, au risque de subir des «mesures supplémentaires».
Mais, les autorités burundaises ont d’ores et déjà, annoncé leur ferme opposition à la démarche de l’institution africaine. «Si les troupes de l’UA venaient sans l’aval du gouvernement, il s’agirait alors d’une force d’invasion et d’occupation» a déclaré le porte-parole adjoint du président Pierre Nkurunziza, Jean-Claude Karerwa, précisant que, dans ce cas, le gouvernement burundais se réserverait «le droit d’agir en conséquences».
Le Burundi est en proie à des vagues de violences depuis avril 2015, suite à l’annonce de la candidature du président Nkurunziza pour un troisième mandat, jugé anticonstitutionnel par l’opposition. Sa réélection en fin juillet, n’a fait qu’attiser la crise qui a déjà fait plus de 200 morts.
Reste maintenant à savoir si les élus du peuple confirmeront ou non la position déjà énoncée par l’exécutif de Bujumbura.