La campagne électorale pour les présidentielles et les législatives en République centrafricaine prend fin ce lundi 28 décembre, sur fond d’inquiétudes de la population et des candidats en lice.
Les candidats ont mis à profit la prolongation de la campagne, qui initialement devait s’achever le vendredi dernier, quoique toujours inquiets quant à la crédibilité des deux prochains scrutins.
Les autorités de transition ont reporté le premier tour des élections présidentielle et législatives du 27 au 30 décembre 2015, pour des raisons techniques, selon un communiqué de l’Autorité nationale des élections (ANE) diffusé ce week-end. Il était question notamment de difficultés d’acheminement des bulletins de vote à l’intérieur du pays, ces bulletins imprimés en France étant arrivés en Centrafrique à trois jours du début des élections.
La campagne électorale qui devait prendre fin vendredi 25 décembre, a été prolongée jusqu’à ce lundi à minuit. Un léger contretemps que certains candidats, qui réclamaient d’ailleurs sept jours de report pour régler tous les problèmes logistiques, n’ont pas manqué d’exploiter en visitant des coins qu’ils n’avaient pas touchés auparavant faute de temps.
Seulement, des cas supposés de fraude sur les cartes d’électeurs ont été dénoncés ci et là. Quelques candidats ont évoqué des cas de distributions illégales de cartes d’électeurs dans certaines circonscriptions électorales (3e, 5e et 6e arrondissements à Bangui) et accuseraient des membres de l’Agence nationale des Elections (ANE).
L’organe en charge de l’organisation des scrutins a dénoncé ces accusations, parlant de rumeurs non fondées. L’ANE exigerait même des preuves de ces fraudes.
Du côté des électeurs, il est constaté une large mobilisation de la population. Les Centrafricains se seraient massivement inscrits sur les listes électorales, soucieux de voir leur pays débarrassé des violences intercommunautaires qui ont perduré pendant pratiquement trois ans.
Trente candidats sont en lice pour la présidentielle. Les trois derniers chefs d’Etat du pays, y compris l’actuelle présidente de transition, Catherine Samba Panza, sont exclus du scrutin. Le second tour est prévu pour le 31 janvier et la transition politique en cours devrait s’achever au plus tard le 31 mars.