Le Front populaire ivoirien (FPI-opposition) a demandé ce lundi, au président ivoirien, Alassane Ouattara, de livrer l’ex-président burkinabè, Blaise Compaoré à la justice de son pays.
Ouattara qui devrait prendre part à l’investiture du nouveau président burkinabé, Roch Marc Christian Kaboré, s’entretiendra, selon la presse ivoirienne, avec son homologue burkinabè en marge de la cérémonie, autour des questions susceptibles de brouiller les relations entre leur deux pays.
Dans un communiqué le principal parti de l’opposition ivoirienne a plaidé pour que soit livré à la justice du Burkina Faso, l’ex-président Blaise Compaoré visé par un mandat d’arrêt international émis depuis le 4 décembre dernier, dans le cadre de l’affaire de l’assassinat en 1987, de l’ancien président burkinabè Thomas Sankara.
«Le Front Populaire Ivoirien demande à la Justice ivoirienne, au Président de la République de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, et à son gouvernement de coopérer pleinement avec la justice et les autorités burkinabè afin que Blaise Compaoré soit extradé vers son pays», mentionne le document.
Le FPI qui a jugé «juste et légitime» ce mandat, s’est adressé également au Burkina en demandant à sa justice de «demeurer ferme et de réserver un procès juste et équitable à l’ancien président Blaise Compaoré» et au président Kaboré de «poursuivre l’action engagée par les autorités de la transition».
Simple coïncidence ou non, ce communiqué tombe à la veille du déplacement du président Ouattara à Ouagadougou, où il doit assister à la cérémonie de l’investiture de son ami de longue date Kaboré.
Selon la presse locale, les deux homologues devraient s’entretenir sur le mandat d’arrêt de Compaoré et sur les écoutes téléphoniques entre l’ancien ministre burkinabè des affaires étrangères, Djibrill Bassolé, et le président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro, relatives au putsch manqué de septembre au Burkina.
Le chef de file du FPI, Affi Nguessan, avait aussi exigé auparavant la démission de Guillaume Soro, pour avoir «déshonoré» l’Assemblée nationale et «humilié la Côte d’Ivoire», suite aux affaires des écoutes téléphoniques au Burkina et du mandat d’amener livré contre lui en France.