A peine que le dialogue inter-burundais a repris ce lundi à Entebbe en Ouganda, sous la médiation du président ougandais, Yoweri Museveni, sa poursuite est déjà hypothéquée par la divergence de vues sur la date de la prochaine rencontre.
La médiation ougandaise a pu réunir ce lundi autour de la même table, les différents acteurs impliqués dans le dénouement de la crise burundaise, notamment des membres du gouvernement, de l’opposition et de la société civile et des médias du Burundi.
Le gouvernement burundais a fait savoir qu’il s’est montré ouvert par sa présence à Entebbe puisqu’il refuse toujours que le Conseil national pour le respect de l’accord d’Arusha et de l’état de droit au Burundi (CNARED) soit représenté à ces pourparlers en tant qu’organisation. Les autorités burundaises accusent ce conseil d’être impliqué dans le coup d’Etat manqué de mai dernier.
«Je vous invite à prendre place et à trouver une solution politique, afin d’épargner à l’avenir à votre peuple, les souffrances qu’il traverse actuellement», a déclaré Museveni, à l’ouverture des négociations.
A l’issue de la cérémonie durant laquelle les différentes parties adverses ont présenté leurs positions, la médiation ougandaise a annoncé que le dialogue reprendrait le 6 janvier à Arusha en Tanzanie. Mais la délégation du gouvernement a aussitôt rejetée cette date qui, selon elle, n’a pas fait l’objet de consultations préalables.
«Il ne s’agit en aucun cas de récuser la médiation et nous ne fermons pas la porte au dialogue, mais nous rejetons cette date décrétée sans nous consulter», a affirmé Aimé Alain Nyamitwe, le ministre burundais des Relations extérieures, pour justifier ce rejet.
Le CNARED qui est partant pour le 6 janvier, considère que le gouvernement de Bujumbura veut gagner du temps, craignant que l’issue des négociations ne lui soit pas favorable. Cette coalition de l’opposition est aussi pour un déploiement immédiat au Burundi, des 5000 soldats de la mission de l’Union africaine (UA) que les autorités burundaises ont également rejeté. Elle milite également pour un retour à la légalité constitutionnelle devant passer par la mise en place d’un gouvernement de transition chargé d’organiser des élections libres et démocratiques. La médiation ougandaise a donc du pain sur la planche pour faire avancer le dossier.