Des employés de la société publique angolaise «Transports Collectifs Urbains de Luanda» (TCUL) ont déserté leurs postes de travail depuis le 22 décembre dernier, pour réclamer neuf mois de salaires que leur doit l’Etat, dont les caisses sont à moitié vides à cause de la chute des cours du pétrole.
«Neuf mois sans salaire, c’est trop», «Jusqu’à quand cette souffrance ?», sont, entre autres, des messages scandés par ces employés en grève qui se rassemblent jour après jour devant le siège de leur entreprise. Profitant de l’occasion, ils exigent en même une garantie sur la continuité et la ponctualité concernant le paiement de leurs dus.
Selon Domingos Epalanga, secrétaire général adjoint du syndicat interne de la TCUL qui emploie quelques 1.900 employés, cette situation de salaires impayés a déjà entrainé des conséquences désastreuses, notamment la mort d’une dizaine de travailleurs, faute de soins, ou encore le renvoi des enfants des établissements scolaires.
Les caisses de l’Etat angolais sont vides depuis que les cours du pétrole ont chuté au niveau mondial, il y a plus d’une année. Le président Dos Santos a reconnu récemment que l’Angola, deuxième exportateur de brut du continent africain, traversait une «période difficile» sur le plan économique. La crise pétrolière aggrave davantage les conditions de vie de la population dont plus d’un tiers (36,6%) vit sous le seuil de pauvreté, malgré la croissance économique qu’a connue le pays dans les années 2000.
Pourtant du côté de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), dont l’Angola fait partie, il n’y a pas pour l’instant, d’indices d’optimisme qui profilent à l’horizon sur l’avenir proche. L’OPEP refuse toujours, avec l’Arabie Saoudite en tête, de réduire son quota de production de pétrole pour faire remonter les prix. A moins que les efforts soient fournis, se défend l’Arabie Saoudite, par tous les pays producteurs de pétrole, dans le cadre d’un accord, entre l’OPEP et pays non membre de ce cartel.
Les populations des pays exportateurs qui subissent de plein fouet cette situation sont obligées de prendre encore leur mal en patience. Les employés de la TCUL attendent toujours les propositions de leurs dirigeants et des autorités de tutelle.