Le président nigérian, Muhammadu Buhari se dit prêt à négocier avec Boko Haram la libération des jeunes filles enlevées le 14 avril 2014 à Chibok, dans l’Etat de Borno, au nord-est du Nigeria.
Au cours de son premier débat avec la presse, tenu mercredi 30 décembre à la présidence à Abuja, et au cours duquel plusieurs sujets d’actualités au Nigeria ont été abordés, Buhari a reconnu que son gouvernement ignore totalement où se trouvent les filles enlevées, et si elles sont encore en vie ou pas.
C’est pourquoi la preuve qu’elles sont bien en vie est un préalable posé par le chef de l’Etat avant d’envisager une quelconque négociation avec Boko Haram. «Nous sommes à la recherche d’une direction crédible de Boko Haram qui nous confirme que les jeunes filles sont toujours en vie», a indiqué Buhari. «Avant que nous ne négocions avec un groupe, nous devons nous assurer qu’il nous montre l’emplacement réel des filles. Nous devons nous assurer qu’elles sont au complet», a-t-il ajouté.
Boko Haram avait pris en otages à Chibok, en avril 2014, un total de 276 jeunes filles qui se préparaient à passer des examens scolaires. Certaines d’entre elles, quelques dizaines, avaient réussi à s’échapper et environ 200 filles seraient encore entre les mains du groupe terroriste.
L’enlèvement de ces jeunes filles avait soulevé une vague d’indignation mondiale, mais toutes les promesses ou initiatives concernant leur libération sont restées sans suite à ce jour. «L’une de nos principales volontés est de secourir les lycéennes, vivantes et en bonne santé», avait déclaré Buhari devant l’Assemblée générale de l’ONU en septembre dernier. Sachant qu’à la mi-août, il avait accordé trois mois aux forces armées nigérianes pour en finir avec Boko Haram.
La secte islamiste a déjà causé la mort de plus de 17.000 personnes et le déplacement de 2,5 millions de personnes depuis 2009. Ses dernières attaques menées il y a moins d’une semaine dans les Etats de l’Adamawa et de Borno ont fait une cinquantaine de morts.