Après l’annonce de la grâce accordée par le président ivoirien, Alassane Ouattara, à 3100 prisonniers de la crise postélectorale, les incertitudes planent encore quant à l’identité des détenus concernés par cette mesure de grâce.
Les suppositions fusent ci et là parmi les défenseurs des droits de détenus et les simples citoyens, en passant par des organes de la presse locale. Les interrogations se focalisent surtout sur le type de prisonniers, entre les détenus d’opinion, les détenus du droit commun ou encore les prisonniers politiques.
Pour la présidente de l’Association des femmes et familles de détenus d’opinion de Côte d’Ivoire, Désirée Douati «les détenus d’opinion seront certainement concernés, ainsi que les personnes du droit commun». Elle a confié à la presse, que l’ex-première dame, Simone Gbagbo, devrait être concernée puisque, fait-elle remarquer, la «grâce» concerne généralement les «personnes qui ont été condamnées».
Pourtant, selon d’autres rumeurs, les prisonniers de la crise postélectorale classés «pro-Gbagbo», ainsi que des bandits de grand chemin ne seraient pas les bénéficiaires potentiels. D’après ces rumeurs qui font part de plusieurs critères de sélection à prendre en considération, seuls les «petits bandits» seront pris en compte par cette grâce.
C’est à l’occasion de son message de fin d’année à la nation, le 31 décembre dernier, que le chef de l’Etat ivoirien a annoncé la mesure de grâce présidentielle en faveur de 3.100 détenus. «J’ai décidé d’user de mon droit de grâce en procédant à des remises totales et partielles de peines. Cette décision permettra à des milliers de détenus de recouvrer immédiatement la liberté et à d’autres de voir leur peine réduite», a déclaré le président Outtara.
Estimant mettre en œuvre une de ses promesses électorales, Ouattara a invité ses concitoyens «à saisir cette nouvelle opportunité en vue d’un rassemblement de la nation et de la consolidation de la paix.»
D’aucuns espèrent, dans le plus bref délai, plus d’informations sur l’identité des personnes graciées. Vraisemblablement, l’opposition ivoirienne ainsi que des ONG de défense des droits humains qui ont souvent reproché au président ivoirien de ne s’intéresser qu’aux auteurs d’exactions du camp de l’ex-président Laurent Gbagbo et non à ceux de son propre camp, suivent de près la mise en œuvre de cette mesure de grâce.