Après une longue interruption du cycle parlementaire en Egypte, les députés de l’assemblée nationale se sont de nouveau réunis dimanche, signe du laborieux rétablissement d’un régime politique stable malgré la prépondérance du nombre de députés proches du pouvoir.
Le nouveau parlement égyptien a en effet tenu dimanche au Caire sa session inaugurale, la première depuis sa dissolution en 2012, une date qui a donné un avantage considérable à la montée en puissance d’Abdel Fatah Al Sissi.
La nouvelle assemblée égyptienne est en grande partie dominée par les députés proches de l’actuel gouvernement. L’absence quasi-totale de candidats de l’opposition a ainsi été mal perçue par de nombreux spécialistes qui ont qualifient cette nouvelle assemblée de « chambre d’enregistrements des futures décisions du chef de l’Etat ».
Le nouvel homme fort du pays, le président Abdel Fatah Al Sissi, dirige en effet d’une main de fer le pays. Il a notamment entamé une série de réformes politiques et sécuritaires depuis son accession à la présidence en mai 2014.
Des choix qui ont pour ainsi dire été pris sans consultations préalables. La nomination de cette nouvelle assemblée ne ferait donc qu’asseoir encore plus son pouvoir.
Aux élections législatives de 2015, la coalition « Pour l’amour de l’Egypte », qui affichait un soutien inconditionnel à M. Sissi, a remporté la totalité des 120 sièges destinés aux partis. Le reste des élus de l’assemblée ont par conséquent suivi la tendance en prêtant allégeance au nouveau dirigeant égyptien.
Cette situation qui a conduit à la déroute du régime démocratique égyptien, soustrait ainsi toute crédibilité à la nouvelle assemblée nationale, car presque aucune décision de l’exécutif ne sera débattue librement dans l’hémicycle. Un retour en arrière après une courte pause démocratique qui laisse place à un régime aussi autoritaire que celui de l’ancien Raïs.