La situation catastrophique des finances algériennes, conjuguée aux lourdes réformes auxquelles doivent faire face les citoyens algériens, a poussé nombre de spécialistes à s’interroger sur les éventuelles conséquences qui pourraient survenir dans les mois à venir.
La crise économique mondiale, avec en toile de fond la chute vertigineuse des prix pétroliers, a en effet eu des effets néfastes sur la situation des finances publiques algériennes. Malgré ses réserves pétro-gazières importantes et les nombreuses réformes adoptées dans l’urgence pour compenser le manque à gagner de la chute des prix pétroliers, l’Etat algérien n’a pas réussi à amortir le choc. L’année 2015 s’est en effet clôturée avec un budget lourdement déficitaire. Et rien ne présage un meilleur résultat pour l’année en cours.
D’après les experts, le budget 2016 enregistrera un déficit d’environ 40 milliards de dollars. Une somme qui sera directement prélevée des réserves de change du pays. Or les devises étrangères de l’Algérie sont en constante diminution depuis plus d’un an.
Le gouverneur de la Banque d’Algérie Mohamed Laksaci a, en effet, lancé un avertissement aux responsables politiques du pays sur la forte détérioration des finances publiques.
Selon lui, les réserves de changes ont fondu de 32 milliards de dollars entre septembre 2014 et juillet 2015, passant ainsi de 185 à seulement 152 milliards de dollars. Les prévisions sur la fonte de ces réserves sont par ailleurs alarmistes pour les années à venir.
Selon les spécialistes, d’ici la fin 2016, l’Algérie ne disposera plus que d’une centaine de milliards de dollars dans son bas de laine. Une situation qui, d’après eux, mènera le pays vers une catastrophe économique et financière incontrôlable.
Nombre de réformes visant à réduire les charges de l’Etat ont été menées en 2015, et plusieurs autres suivront pour l’année 2016. Des changements qui risquent d’impacter les algériens et font craindre le début d’une grogne sociale.