Le journaliste burundais, Esdras Ndikumana a reçu ce lundi 11 janvier à Paris, le prix de la presse diplomatique francophone décerné par l’Association de la presse diplomatique française (APDF).
Ce correspondant au Burundi, de l’Agence France-Presse (AFP) et de Radio France Internationale (RFI), depuis le début des années 2000, s’est distingué par sa couverture de la crise politique qui secoue son pays depuis avril dernier, suite à la candidature du président Pierre Nkuruziza pour un troisième mandat.
A cause de ses reportages, Ndikumana, 54 ans, a dû être arrêté en août dernier par les services de renseignements burundais et a subi des tortures durant sa détention jugée arbitraire. Depuis sa libération, obtenue grâce, entre autres, à la campagne de dénonciation menée par l’AFP et RFI, il s’est réfugié au Kenya.
Ce journaliste, considéré comme un des grands reporters de la région, a reçu avec «fierté» ce prix qu’il a dédié à tous «les correspondants en Afrique qui font un travail formidable» et à tous ses confrères burundais. Il a regretté que son pays, pourtant un des pays d’Afrique les plus ouverts pour la presse, selon ses termes, ait amoindri l’espace de liberté à cause de la crise politique.
C’est une première que le prix de la presse diplomatique soit décerné à un étranger. Ce prix est destiné à récompenser un journaliste professionnel pour son travail sur un sujet de l’actualité internationale.
Sur place, au Burundi, la situation est de plus en plus critique et l’ONU craint, au pire, un génocide si le dialogue politique entre le pouvoir et l’opposition ne donne pas les résultats attendus.
Le président Pierre Nkurunziza s’était farouchement opposé au déploiement, dans son pays, des forces africaines prévu par l’Union africaine. Toutefois, l’ONU n’exclut pas, en cas de nécessité, de déployer un contingent de casques bleus pour assurer la protection des civils burundais.