L’ambassadeur gabonais en France, Germain Ngoyo Moussavou a été rappelé dimanche au lendemain d’un incident diplomatique dont l’auteur n’est autre que le Premier ministre français Manuel Valls, qui a sous-entendu que le président gabonais Ali Bongo n’avait pas été élu démocratiquement.
Intervenant comme invité d’une émission télé sur le plateau de France 2 samedi, le Premier ministre français s’est laissé emporter à dire, lors d’un débat, que le chef d’Etat gabonais n’avait pas été élu démocratiquement, en tout cas pas comme « l’entend » Paris. Des propos qui ont froissé au plus haut point Libreville et qui ont causé un incident diplomatique majeur entre les deux pays.
Suite à ces propos, le gouvernement gabonais a fait part de son étonnement alors que la France et le Gabon entretenaient jusque-là « d’excellentes relations diplomatiques ». Libreville a en outre rappelé son ambassadeur basé à Paris et critiqué vigoureusement le discours tenu par le chef de gouvernement français.
Pour la présidence gabonaise, cet incident est particulièrement mal perçu à cause du calendrier électoral qui prévoit l’organisation d’un nouveau scrutin dans moins de huit mois. De nombreux membres de l’opposition gabonaise sont d’ailleurs montés au créneau en demandant publiquement la fin de cette « supercherie » et la démission d’Ali Bongo.
Du côté français, le gouvernement a tenté de calmer la situation en publiant un communiqué officiel qui rappelle les relations « fortes » existant entre les deux pays. Ce n’est pas la première fois que Libreville, qui voit d’un mauvais œil l’enquête judiciaire sur les présumés « biens mal acquis » de la famille Bongo en France, rappelle son ambassadeur à Paris.
A deux reprises déjà ces dernières années, German Ngoyo Moussavou a été rappelé après des incidents diplomatiques mineurs. Toutefois, les conséquences de ce dernier dérapage diplomatique pourraient être beaucoup plus graves que les précédentes fois.