L’ONG Amnesty international a publié mardi, un rapport dans lequel elle accuse les grandes firmes internationales d’exploiter des enfants dans les mines de cobalt en République Démocratique du Congo (RDC).
Amnesty explique dans son document de près de 200 pages, que la production du cobalt, au Katanga (sud-est du pays), est essentiellement assurée par des enfants mineurs employés clandestinement dans des conditions d’hygiène et de sécurité déplorables au péril de leur vie, alors que leur rémunération reste dérisoire. Ces enfants auraient à peine 7 ans et travailleraient dans «des tunnels extrêmement meurtriers».
Au cours de ses enquêtes, l’ONG s’est adressé à 16 multinationales qui utilisent le cobalt pour leurs batteries de voitures, de téléphones ou d’ordinateurs portables, ainsi qu’à 87 mineurs et anciens mineurs, dont 17 enfants.
Les résultats des investigations sont accablants. Plusieurs grandes entreprises, dont Apple, Samsung ou encore Sony, n’effectuent pas «les contrôles élémentaires afin de vérifier que la fabrication de leurs produits n’intègrent pas de cobalt extrait dans les mines par des enfants». D’ailleurs, la plupart des ces firmes ne livrent aucune information sur la provenance du cobalt utilisé dans la fabrication de leurs produits.
L’ONG invite ainsi les firmes internationales des secteurs de l’électronique et de l’automobile à plus de vigilance dans leurs approvisionnements en cobalt, et de s’assurer que les droits de l’homme ne sont pas violés dans l’extraction de ce minerai.
La RDC concentre la moitié de la production mondiale de cobalt. Dans l’objectif de stopper les exploitations illégales de minerais, les Etats Unis avaient voté en 2014 une loi interdisant aux entreprises cotées sur le territoire américain d’utiliser ces minerais dits de «sang» en provenance de la RDC ou des pays voisins. Mais cette loi est régulièrement violée par ceux à qui elle est destinée.